Accord UE-Maroc: le comité belge de soutien au peuple sahraoui dénonce le soutien de la Belgique au Conseil de l’UE
Le comité belge de soutien au peuple sahraoui a dénoncé mardi la décision de la Belgique d’intervenir dans une procédure judiciaire afin de soutenir le Conseil de l’Union européenne dans le cadre d’une affaire qui l’oppose aux représentants du peuple sahraoui, la qualifiant de «tournant majeur» de sa politique étrangère au Maghreb. «Le 28 avril passé, en décidant d’intervenir publiquement pour exiger une décision défavorable au peuple sahraoui, la Belgique est à notre sens sortie de sa position de neutralité historique», a regretté le comité belge de soutien au peuple sahraoui dans un communiqué. Une procédure de pourvoi au niveau de la Cour d’appel européenne a été introduite en avril dernier par la Belgique, l’Allemagne, la France, l’Espagne et le Portugal, en soutien au Conseil de l’UE qui a fait appel d’une décision du tribunal européen. En effet, le Conseil de l’UE a interjeté appel du jugement de la Cour de justice de l’UE, rendu le 10 décembre dernier, annulant l’accord controversé sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et halieutiques conclu en mars 2012 entre l’Union européenne et le Maroc. Déplorant la position de son pays dans cette affaire, le comité belge de soutien au peuple sahraoui a considéré l’intervention belge comme le «soutien le plus direct qu’il n’ait jamais offert à l’annexion du Sahara occidental par le Royaume du Maroc». «Pour la première fois, la Belgique se met publiquement en scène comme une alliée des politiques d’annexion du Maroc», a-t-il encore regretté. Le comité belge de soutien au peuple sahraoui a rappelé, dans ce contexte, que la Belgique avait toujours observé une position «prudente» dans ce dossier. «Comme le reste de la communauté internationale, elle n’a jamais reconnu la légalité de l’annexion marocaine. Mais elle n’a pas non plus adopté de position ferme pour tenter d’y mettre fin», a-t-il souligné, faisant remarquer que les violations des droits humains commises par le Maroc sur le peuple du Sahara occidental, largement documentées, ne font pas l’objet de condamnation ferme de la part de la Belgique, de même pour l’exploitation illégale des ressources naturelles». «Depuis plus de quarante ans, la Belgique a eu dans ce dossier le courage de l’inaction», a-t-il déploré, soutenant que cette politique de l’inaction a profité aux occupants qui, depuis 40 ans, «ont exploité les ressources naturelles et édifié un mur de sable géant entouré de mines antipersonnel pour tenir à l’écart les populations sahraouies qui tentaient de récupérer leurs terres». Le comité belge de soutien au peuple sahraoui a rappelé que les dispositions du droit international concernant la question du Sahara occidental sont «sans équivoques : le Sahara occidental est un territoire non-autonome occupé, le peuple sahraoui a droit à un référendum pour décider de son avenir et disposer de ses ressources naturelles».