Déficit : le gouvernement prépare une loi de finances complémentaire
Le gouvernement prépare activement une loi de finances complémentaire pour 2016, a-t-on appris d’une source gouvernementale. Contrairement aux affirmations de l’ex-ministre des Finances, Abderrahamane Benkhalfa, le texte est en préparation depuis quelques semaines. C’est au tout nouveau ministre Hadji Baba Ammi que revient cette mission, a affirmé la même source selon laquelle, contrairement aux années précédentes, ce texte de loi ne va pas prévoir des dépenses supplémentaires, mais de réduire celles envisagées dans l’exercice 2016. De nouvelles mesures allant dans ce sens vont être contenues dans ce texte de loi qui devrait être promulgué par ordonnance présidentielle après la clôture de la session printanière du Parlement.
Le gouvernement, habitué à des réajustements budgétaires depuis plus d’une décennie, ne va finalement pas faire exception cette année. Cette loi de finances complémentaires va apporter des correctifs aux dépenses prévues dans la loi de finances 2016, a ajouté notre source, et ce, afin de contenir un tant soit peu le déficit qui ne cesse de se creuser en raison de la vertigineuse baisse des recettes générées par les exportations constituées essentiellement des hydrocarbures.
Le gouvernement envisage également d’instituer de nouvelles taxes qui vont profiter directement à la Caisse nationale des retraites (CNR), déficitaire depuis plus d’une année. «Le gouvernement a fixé comme priorité de mettre des instruments efficaces qui vont permettre de renflouer cette caisse qui fait vivre quelque 2,5 millions de retraités et d’ayants droit. «Le refinancement par la Cnas ayant prouvé ses limites, le gouvernement compte chercher l’argent là où il se trouve», a souligné notre source. Au sauvetage de la CNR s’ajouteront de nouvelles mesures qui vont obliger des branches économiques versées entièrement dans les activités d’importation à investir dans la production en Algérie sous diverses formes. Les concessionnaires automobiles sont déjà contraints d’investir pour pouvoir continuer leur activité.
Le recours à une loi de finances complémentaire confirme une nouvelle fois la gravité de la crise économique qui touche le pays. Si le gouvernement compte faire un nouveau tour de vis aux dépenses publiques, les mesures les plus restrictives et impopulaires seront laissées pour la loi de finances 2017. Une loi de finances dans laquelle le gouvernement devrait relever le prix et non pas les taxes de l’électricité, du carburant et de l’eau, entre autres.
Sonia Baker
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