Emouvant hommage de la fille du président Kennedy aux Algériens : «Tahya Al-Jazaïr !»
La fille du président américain John-Fitzgerald Kennedy a tenu à souhaiter une «joyeuse fête de l’Indépendance» au peuple algérien, dans un message enregistré à partir de Tokyo et diffusé sur Youtube. Caroline Kennedy, ambassadrice des Etats-Unis au Japon, a salué les Algériens en arabe, avant de présenter ses «félicitations au peuple algérien à l’occasion de la célébration de 54e anniversaire de l’Indépendance». Elle a souligné que «les liens qui unissent les Etats-Unis et l’Algérie existent depuis longtemps», affirmant qu’elle est fière du rôle que son père avait joué dans le soutien à la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. «Aussi bien au Sénat qu’à la Maison-Blanche, il (le président Kennedy, ndlr) a pris fait et cause pour l’indépendance du peuple algérien et voyait dans son élan les mêmes aspirations à la dignité et à la liberté qui ont motivé les pères fondateurs de l’Amérique en 1776». «Alors que les Américains, à travers le monde, célèbrent notre propre fête de l’Indépendance, je les exhorte à renouveler et à renforcer nos liens d’amitié avec le peuple algérien», a insisté Caroline Kennedy. «J’espère que cette fête sera l’occasion de rappeler avec fierté cet exploit réalisé par votre pays», a encore affirmé la fille de John-Fitzgerald Kennedy, pour qui l’Algérie et les Etats-Unis doivent continuer à «défendre la liberté, la paix et le bien-être de l’humanité».
Trois ans avant son entrée à la Maison-Blanche pour succéder au président Eisenhower, John-Fitzgerald Kennedy, alors jeune sénateur démocrate du Massachussetts, prononça le 2 juillet 1957 au Sénat, un discours en faveur de l’indépendance de l’Algérie, resté dans l’histoire. Kennedy y décrit la faillite du colonialisme français en Algérie et plus largement dans les pays de l’Afrique du Nord. Il dénonça l’utilisation de l’équipement militaire américain – en particulier des hélicoptères, avait-il précisé – «contre les rebelles». Kennedy releva également l’impact de la guerre sur les relations américaines avec la Tunisie et le Maroc, qui étaient les bases arrière des combattants de l’ALN.
A ce propos, il fit remarquer que «sur chaque vote aux Nations unies sur les questions du Maroc et de la Tunisie, nous avons échoué à voter contre les Français et pas même une fois avec les nations dites anticolonialistes d’Asie et d’Afrique». Pour Kennedy, aucune question de politique étrangère n’avait été autant négligée par son pays que celle de la guerre d’Algérie. «Il est donc temps, lança-t-il, que l’on prenne en main le véritable problème qui nous est posé en Algérie – problème qui ne peut plus être évité ni par les Nations unies ni par l’Otan».
Il voulut que les Etats-Unis s’engagent en faveur de l’indépendance de l’Algérie et déposa, dans ce sens, un projet de résolution devant le Sénat américain qu’il conclut ainsi : «Si aucun progrès substantiel n’a été noté lors de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations unies, les Etats-Unis soutiendront un effort international pour obtenir pour l’Algérie la base de la réalisation de l’indépendance». Ce discours prononcé un 2 juillet, «à quelques jours de l’anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis», comme il le souligna, permit à Kennedy de faire constater que sur la question algérienne, «on ne pouvait considérer avec fierté le bilan américain».
Lina S.
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