Quelques précisions sur nos articles relatifs aux errements épicuriens du faux puritain Youssef Al-Qaradawi
Les deux articles d’Algeriepatriotique sur Youssef Al-Qaradawi ont suscité de nombreux commentaires, dont quelques-uns pour exprimer l’avis de lecteurs qui y voient une façon de s’immiscer dans sa vie privée. Il faut d’abord préciser qu’Al-Qaradawi, qui est souvent présenté comme la plus haute référence théologique des Frères musulmans, agit dans le domaine public, ne se privant pas lui-même d’intervenir dans la vie privée des gens et qu’ensuite, l’information contenue dans l’article concerne son mariage puis son divorce avec une jeune ressortissante de notre pays. Mais, surtout, l’action «publique» de ce prédicateur de la haine et de la violence ne peut laisser personne indifférent dans le monde, particulièrement dans notre région. Al-Qaradawi a passé son temps à justifier théologiquement les attentats terroristes kamikazes et en a même suggéré parfois les cibles.
Porte-voix de la mouvance intégriste dans le monde arabe et soutien actif des groupes terroristes en Syrie, ses fatwas conduisent à l’assassinat de gens qui ne partagent pas sa conception de la religion, comme c’est arrivé à l’éminent théologien syrien Cheikh Saïd Al-Bouti, tué avec 43 autres personnes dans l’attentat suicide commis à l’intérieur d’une mosquée de Damas, le 21 mars 2013. Son fils, le Dr Mohamed Toufik Ramdhane Al-Bouti, n’avait pas alors tardé à faire remarquer que quelques jours avant l’attentat meurtrier contre cette mosquée, des canaux médiatiques avaient diffusé une fatwa appelant à l’assassinat de ce prédicateur sage et pacifique. Il faisait allusion sans doute à «l’Union mondiale des oulémas musulmans», parrainée par Al-Qaradawi.
On peut dire sans exagérer qu’Al-Qaradawi a contribué à la destruction de ce pays de grande civilisation qu’est la Syrie, à la mort de centaines de milliers de Syriens et à l’exil de plusieurs millions d’autres, éparpillés à travers le monde. Faut-il rappeler que ses fatwas ont encouragé le meurtre de tous les fonctionnaires syriens, de tous les soldats de l’armée régulière, tous les civils, tous les oulémas et, en général, tous ceux qui sont contre la destruction de la Syrie ? Il a appelé à plusieurs reprises au meurtre des alaouites. Il a demandé qu’on tue Kadhafi dans un appel direct au meurtre lancé dans l’émission qu’il anime sur la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera : «Que celui qui, dans l’armée libyenne, peut tirer une balle sur Mouammar Kadhafi pour en débarrasser la Libye, le fasse !» Il a prouvé ainsi qu’il n’était qu’un instrument dans la vaste opération de déstabilisation des pays arabes autres que les monarchies du Golfe au service desquelles il s’est depuis longtemps dévoué.
Ce n’est pas pour rien qu’Al-Qaradawi a été condamné à mort par contumace par un tribunal égyptien en même temps que son élève Mohamed Morsi et plus d’une centaine d’autres Egyptiens membres de la secte des Frères musulmans qui étaient à ses ordres. A la suite de cette condamnation et à la demande des autorités égyptiennes, Interpol a lancé contre lui un mandat d’arrêt international pour «incitation et assistance d’assassinat, assistance à l’évasion de personnes détenues, incendie criminel, vandalisme et vol». Al-Qaradawi a adopté récemment une nouvelle posture, défensive, pour faire croire qu’il serait victime d’une mauvaise réputation que lui auraient construite ses ennemis. Son retournement de veste se comprend : il est aujourd’hui persona non grata dans de nombreux pays, y compris occidentaux, là où les dirigeants le traitaient comme une sommité en pensant le manipuler au profit de leurs intérêts contre les pays musulmans.
Houari Achouri
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