Note confidentielle : Sellal impose aux établissements publics une réduction de 50% de leur budget
Une instruction confidentielle du Premier ministre adressée, il y a deux semaines, aux établissements publics enjoint à tous les directeurs de ces établissements de réduire de moitié les dépenses sur leur budget annuel à partir de la date de réception de ladite instruction, a appris Algeriepatriotique des sources informées. La décision s’inscrit dans le cadre de la politique d’austérité appliquée par le gouvernement pour faire face aux retombées de la chute drastique des recettes pétrolières. Selon nos informations, la note du Premier ministre concerne tous les établissements publics dans les différents secteurs – santé, éducation, universités, entreprises et administrations publiques –, à l’exception des APC qui, elles, sont soumises à d’autres conditions relatives à leur gestion financière.
Dans cette instruction, il est clairement stipulé que les établissements publics auraient le droit d’utiliser 30% de la seconde moitié de leur budget, mais seulement sur dérogation, c’est-à-dire en justifiant les dépenses et en soumettant la demande à l’approbation du gouvernement. Les 20% restants du budget serviront pour les «besoins d’extrême urgence» – qui restent à définir –, sinon ils resteront conservés pour être automatiquement comptabilisés dans le budget de l’année à venir. Cette note est tombée tel un couperet sur les administrations qui se plaignaient déjà des faibles budgets qui leur étaient affectés, notamment dans les établissements hospitaliers, où le déficit en matière de matériels médicaux et de médicaments est particulièrement important.
Le même constat s’applique au secteur de l’enseignement supérieur, où beaucoup de projets initiés ou envisagés dans le cadre notamment de la promotion de la recherche scientifique seront ajournés ou tout simplement annulés, à cause de ces nouvelles restrictions budgétaires. Autre secteur qui sera durement touché par la politique d’austérité lancée par le gouvernement, celui de la production qui risque ainsi de recevoir le coup de grâce. Déjà à l’agonie depuis longtemps, beaucoup d’entreprises publiques peinent, en effet, à assurer les salaires de leurs travailleurs, au moment où le gouvernement, poussé par les syndicats, promet d’y injecter encore plus d’argent, seul moyen pour maintenir ces unités en vie et sauver ainsi des centaines de milliers d’emplois.
Une logique qui va à contresens des mesures draconiennes qui viennent d’être prises.
R. Mahmoudi
Comment (87)