La Setram piétine les décisions de la justice algérienne
Le tribunal de Constantine a statué en faveur des employés de la Setram de Constantine, licenciés abusivement suite à une grève initiée par l’UGTA durant le mois de juin 2015. En effet, la justice a donné gain de cause aux travailleurs licenciés et a ordonné leur réintégration immédiate, et ce, conformément à l’acte exécutoire du mois de mai, qui se trouve en notre possession. Par ailleurs, Algeriepatriotique, qui suit cette affaire depuis le début, a appris que les responsables de la Setram refusent catégoriquement de réintégrer les travailleurs renvoyés, sans pour autant donner une quelconque explication. Le procès-verbal signifiant le refus d’exécution de la décision de justice, dont nous détenons une copie, confirme le refus de l’administration. Nous avons contacté plusieurs responsables de cette entreprise nationale, certains ont refusé de nous répondre, d’autres ont prétexté ne pas être concernés.
Ce refus n’a pas été une surprise pour les employés licenciés. En octobre 2015, nous avons sollicité des explications de la responsable des ressources humaines à la direction générale d’Alger, laquelle nous a bien fait comprendre que les responsables, français notamment, veulent que ces licenciés soient pris pour exemple. Un argument insensé. Les responsables de Setram ne voulant pas avoir à gérer d’autres grèves, bien que soutenues par l’UGTA, ont préféré sacrifier quelques-uns de leurs éléments pour continuer à tenir en main le reste. Pour rappel, à cause de la grève précitée, la section de la Setram de Constantine avait mis à pied plus d’une vingtaine d’employés et licencié cinq autres.
Deux ont réintégré leur poste. Les employés qui se voient refuser leur droit de réintégrer leur travail, bien qu’ils aient eu gain de cause, dénoncent la «hogra» et accusent les dirigeants de la société d’exploitation des tramways «d’abus de pouvoir» et de «délit de favoritisme». L’un des employés dénonce «des affectations sans critère d’évaluation, de personnes qui n’ont rien à voir avec le domaine technique, et ce, avec la complicité des deux directions générales de l’exploitation des tramways et du Métro d’Alger». L’entreprise n’ayant pas obtempéré, les concernés vont déposer une nouvelle plainte pour refus d’exécution d’une décision de justice.
Mohamed El-Ghazi
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