Nordine Aït Hamouda et Tarek Mira appellent à mettre fin à l’Etat «unitaire centralisé héritage du colonialisme»
C’est sous le thème de la «Révolution» et du «développement», associé à la fête de l’Indépendance nationale, que l’association Amgud de Draâ El-Mizan a organisé une conférence-débat animée par Nordine Aït Hamouda, fils du valeureux colonel Amirouche, Tarik Mira, fils du tigre de la Soummam, le colonel Abderrahmane Mira, et le Dr Mohand Amokrane Ameur. Des militants des différentes formations politiques – notamment le FFS et le RCD – et de nombreux citoyens ont assisté à cette conférence. La région des cinq colonels de la Révolution – Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Ali Melah, Slimane Dehilès et Mohamed Zamoum – a réservé un accueil chaleureux aux fils des deux chefs de la Wilaya III historique.
Tarik Mira a exposé un historique sur le cheminement de la lutte pour la libération nationale, qui avait abouti à la glorieuse Révolution de novembre 1954. Il est revenu sur le mode organisationnel de la Révolution, notamment le découpage régional des Wilayas, un modèle «en rupture avec le jacobinisme français». Il a enchaîné en évoquant la nécessité de «nous ressourcer de notre glorieuse épopée pour la liberté en ces moments de crise». Tarek Mira a conclu son intervention par un appel à l’avènement d’une «IIe République qui mettra fin à l’Etat unitaire centralisé, héritage du colonialisme français».
De son côté, Nordine Aït Hamouda a fait l’éloge de cette région révolutionnaire où les combattants rejoignirent le maquis dès 1948. Il a rendu un vibrant hommage aux cinq colonels issus de cette localité qui a porté haut le combat libérateur, notant avec regret que «malgré tous les sacrifices consentis par cette région, Draâ El-Mizan demeure abandonnée par les pouvoirs publics, sans aucun plan de développement ni autre projet structurant». Il a exhorté, à cet effet, les autorités à rendre justice à «cette terre qui a tant donné à l’Algérie».
Nordine Aït Hamouda a abordé deux chapitres sur lesquels insistaient les présents. Il est, ainsi, revenu sa réconciliation avec la famille du chanteur rebelle Matoub Lounès. «Le chemin de la fraternité nous interpelle à dépasser certaines passions et pressions héritées de longues années de désinformation et de tiraillements. La famille de Matoub Lounès fait partie de la famille qui avance», a déclaré Nordine Aït Hamouda. Et d’ajouter : «Moi, j’ai toujours été de cette famille-là !» Au sujet du conflit qui l’oppose au RCD, le fils du colonel Amirouche a affirmé qu’il n’a «aucun problème avec le parti». Il en veut pour preuve le fait que «beaucoup de cadres et de militants (du RCD, ndlr) sont parmi nous dans cette salle». «A présent, a-t-il expliqué, les choses tendent à se normaliser et, pour ma part, je considère que l’urgence est ailleurs. Nous sommes appelés à finaliser la création de la Fondation Amirouche dans les prochains jours. Cependant, mes adversaires et mes détracteurs doivent comprendre, encore une fois, que je ne suis pas celui qui va rentrer tranquillement chez lui et abandonner le terrain de la lutte. Je continuerai à apporter ma contribution à l’émergence d’une jeune élite politique dans notre région. La jeunesse doit s’impliquer et je serai toujours disposé à la soutenir», a affirmé Nordine Aït Hamouda.
Le Dr Mohand Amokrane Ameur a axé son intervention sur la Fondation du colonel Amirouche dont il dirige la cellule de communication. Il a dévoilé les grands axes sur lesquels la fondation aura à intervenir : «Le volet historique, le volet social, la bonne gouvernance et le volet pédagogique», a noté le Dr Ameur qui a, par ailleurs, exposé la démarche que compte suivre la fondation «pour toucher les couches les plus larges de la société en s’inspirant de la proximité du colonel Amirouche avec la population et de son contact permanent avec le citoyen».
De Draâ El-Mizan, Ameziane Amraoui
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