Abdelkader Bensalah : «Contester les prérogatives du Président est immoral»
Deuxième personnage de l’Etat en sa qualité de président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah n’accepte pas que des voix contestent les prérogatives du chef de l’Etat relatives à la nomination du tiers présidentiel. Lors de son intervention aujourd’hui à l’ouverture des travaux de la Chambre haute du Parlement, pour Abdelkader Bensalah, celui qui conteste cette prérogative transgresse la Constitution.
Le président du Conseil de la nation ira encore plus loin, en affirmant qu’une telle attitude est «inacceptable, voire immorale». Il souligne ainsi que «les désignations au titre du tiers présidentiel au sein du Conseil de la nation entrent dans le cadre des prérogatives constitutionnelles « exclusives » du président de la République (article 118) qui a le pouvoir de choisir la personne qu’il estime digne d’être nommée et quand doit se faire cette nomination».
«Les propos désobligeants et les jugements dépourvus d’objectivité auxquels recourent certaines plumes pour s’attaquer à l’institution et ses membres (sans droit) imposent de rappeler à leurs auteurs la nécessité de respecter les règles de la déontologie de la profession et les clauses régissant la liberté d’expression», a-t-il ajouté, soulignant que «son institution accepte la critique mais refuse qu’il y ait une remise en cause des dispositions constitutionnelles».
Pour Abdelkader Bensalah, la critique ne doit pas se transformer «en prétexte pour émettre des jugements non objectifs, impertinents, voire offensants». Contester les pouvoirs du président, c’est, pour lui, «une atteinte à la liberté d’opinion même avant d’atteindre les personnes visées». «Les écarts de langage qui vont souvent jusqu’à la diffamation et l’offense sont, en fait, des comportements qui nuisent à la culture de la différence et à la liberté d’expression, voire à la pratique démocratique», a-t-il souligné. Bensalah a assuré que le Sénat vient de valider la qualité de membre d’Amar Ghoul, désigné au titre du tiers présidentiel, à côté d’autres ex-ministres comme Saïd Barkat et Djamel Ould-Abbès qui sont recyclés ainsi dans la chambre haute du Parlement.
Sonia Baker
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