Sellal aurait ordonné aux walis et à la DGSN de mettre fin aux activités du MAK
Le média saoudien Al-Arabiya croit savoir que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aurait «ordonné de mettre fin» aux activités du mouvement séparatiste dirigé par Ferhat Mehenni, MAK. Le chef de l’Exécutif aurait, ainsi, exigé que soient interdits de manifester les membres de cette organisation jusque-là tolérée par les pouvoirs publics, malgré la menace qu’elle constitue pour l’unité nationale. Selon le correspondant d’Al-Arabiya à Alger, Abdelmalek Sellal aurait adressé une note aux walis concernés dans laquelle il relève que «tous les services de l’Etat, notamment les directeurs de la Sûreté nationale et des sûretés de wilaya, sont priés de se mobiliser pour affronter les actes de subversion et de violence» qui seraient commis par le MAK. Toujours selon le correspondant du site électronique de la chaîne de télévision saoudienne, le Premier ministre aurait exigé que soient fermés les locaux publics et privés qui «ouvriraient leurs portes» au MAK pour y organiser des activités et appeler les citoyens à adhérer à ce mouvement séparatiste. Abdelmalek Sellal aurait même ordonné d’interpeller les activistes du MAK «si cela s’avérait nécessaire» et de les traduire en justice.
Le gouvernement semble, ainsi, vouloir resserrer l’étau autour de cette organisation, après avoir fait preuve d’un laxisme suspect qui a permis à Ferhat Mehenni et ses ouailles de gagner du terrain en Kabylie. Habitué à diviser pour régner, le pouvoir en place a-t-il décidé d’en finir avec le MAK, estimant que ce dernier a suffisamment été utilisé pour affaiblir l’opposition traditionnelle en Kabylie, à savoir le RCD, le FFS et, à un degré moindre, le PT ? Quoi qu’il en soit, Abdelmalek Sellal multiplie les notes à l’adresse de l’administration pour l’enjoindre à «se réveiller» de sa léthargie. Et les instructions du Premier ministre ne concernent pas uniquement les aspects politiques puisqu’Algeriepatriotique a fait état d’une directive confidentielle dans laquelle il ordonne aux élus locaux de réduire les dépenses de 50%, en raison de la crise économique et financière qui a surpris le pouvoir du fait d’une baisse aussi brusque que fatale des prix du pétrole.
Très mal à l’aise depuis le début du quatrième mandat, le pouvoir a accéléré, ces derniers mois, les instruments répressifs pour parer à toute éventualité. Décidé à se maintenir coûte que coûte, il semble prêt à tout pour étouffer dans l’œuf toute opposition sérieuse qui pourrait mettre en péril sa survie, alors que le pays stagne littéralement depuis avril 2014. La note de Sellal concernant le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie vient trop tard. Et bien qu’elle revête un caractère d’intérêt national directement lié à la sécurité du pays et à sa stabilité, cette instruction montre la crainte du pouvoir de voir ce mouvement glisser vers une action violente dans cette région hautement sensible qu’est la Kabylie, dans un contexte trop fragile pour que le régime lui survive.
Karim Bouali
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