Adnan Mazarei : «L’Algérie n’a pas besoin du FMI»
L’Algérie n’a pas besoin actuellement de demander des prêts auprès du Fonds monétaire international (FMI), a indiqué, mercredi à Alger le directeur adjoint du département Moyen-Orient et Asie centrale auprès du Fonds Adnan Mazarei. Estimant que la situation financière et économique de l’Algérie n’est «pas facile» et «presque similaire» à celle que vivent tous les pays exportateurs de pétrole, M. Mazarei a souligné que «l’Algérie n’a pas besoin du FMI financièrement», en réponse à une question sur la disposition du FMI à prêter de l’argent à l’Algérie en cas de besoin.
En visite de deux jours en Algérie, M. Mazarei s’exprimait devant des journalistes à l’issue d’une audience que lui a accordée le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) Ali Haddad. Dans son dernier rapport annuel sur l’économie algérienne, le FMI avait souligné que l’Algérie était en mesure de faire face au choc pétrolier, en affirmant que la chute des cours de pétrole n’a eu qu’un effet limité sur la croissance. M. Mazarei, également en charge de la supervision des opérations du FMI en Algérie, a précisé que «les dirigeants en Algérie comprennent très bien la nature des défis auxquels l’Algérie doit faire face actuellement et sont en train de formuler une vision pour l’implémenter très vite».
A propos de sa visite, le représentant du Fonds a expliqué qu’il était en Algérie pour une prise de contact avec «la nouvelle équipe économique en Algérie, notamment le ministre des Finances et le Gouverneur de la Banque d’Algérie et à la fois parler et écouter les différents acteurs économiques du pays». Pour sa part, M. Haddad a souligné que l’entretien avec M. Mazarei s’est focalisé sur la situation «alarmante» que vit actuellement l’économie mondiale. Les instruments à mettre en place dans la gestion de cette crise économique mondiale, provoqué notamment par le choc de la baisse des prix du pétrole en 2014 et la rareté des revenus en 2016, ont été aussi soulevés, selon M. Haddad. Il a ajouté que les pouvoirs publics sont «parfaitement conscients» de cette situation et prêts à l’affronter «même si les prix du pétrole baisseront en dessous des 50 dollars».
Le premier responsable du FCE a expliqué, dans le même sens, que l’Algérie compte beaucoup sur son secteur agricole de par sa superficie et les potentialités, précisant avoir expliqué au représentant du FMI la nouvelle stratégie du développement économique que son organisation contibuait à mettre en place avec les pouvoirs publics. Pour rappel, les prévisions de croissance du FMI pour l’Algérie laissent entrevoir une amélioration jusqu’en 2021 malgré la baisse des cours de brut qui semble se maintenir dans la durée. En 2015, le PIB réel de l’Algérie a progressé de 3,9%, selon le FMI qui table sur une croissance de 3,4% en 2016 et de 2,9% en 2017.
La croissance rebondira à partir de 2019 pour atteindre 3,4% en 2021, selon les mêmes projections. Le secteur des hydrocarbures, qui a renoué avec la croissance en 2014 après deux années de contraction, va maintenir cette tendance haussière durant les cinq prochaines années, prévoit le Fonds.
R. E.
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