La leçon sécuritaire de l’Euro 2016
Par Kamel Moulfi – La menace terroriste n’est pas fatale, elle peut être neutralisée. C’est la grande leçon «sécuritaire» de l’Euro 2016 qui s’est terminé sans aucune alerte sérieuse, alors que le risque était grand de voir la fête gâchée par un attentat sur des cibles, potentielles, nombreuses. Cela réconforte tous ceux qui luttent, de près ou de loin, d’une façon ou d’une autre, contre ce fléau inqualifiable. Evidemment, un tel résultat a été rendu possible, d’abord et avant tout, par la mobilisation des services antiterroristes en France et par les mesures de prévention qui ont été appliquées avec la rigueur exigée dans les situations de danger. Mais il faut y voir également, et surtout, l’efficacité de la coopération internationale dans la lutte contre une nébuleuse qui n’a pas de frontières. Dans ce domaine, aucun pays ne peut se passer de la coopération internationale.
L’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a laissé entendre qu’une bonne part revenait à l’Algérie dont l’«expérience irremplaçable du combat contre le fléau du terrorisme constitue un nouvel axe de la coopération entre nos deux pays» (voir article d’Algeriepatriotique). Quel changement extraordinaire dans la position de la France ! En effet, en lisant cette phrase de l’ambassadeur, comment ne pas remonter vingt ans en arrière, pour se rappeler le peu d’empressement des pays occidentaux à répondre aux besoins de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme.
En 1996, il y a vingt ans, l’Algérie meurtrie, frappée par des attentats terroristes incessants, attendait vainement le plus petit geste de solidarité des dirigeants de ces pays ; au contraire, elle a subi, en retour, l’isolement et l’attaque portée par la version du «qui tue qui», dont l’objectif inavoué était d’exonérer les terroristes, affublés du statut de «résistants à la dictature», tout en privant nos institutions, en premier lieu l’armée, de leur légitimité dans la lutte contre ces groupes de criminels. Mais cela, aussi, fait partie des «drames du passé».
K. M.
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