Pas de liberté provisoire pour les détenus dans l’affaire KBC
La demande de remise en liberté provisoire des trois détenus dans l’affaire d’autorisations de tournage de deux émissions de KBC a été rejetée aujourd’hui par le juge instructeur de la chambre d’accusation du tribunal de Sidi M’hamed. Les avocats de la défense avaient introduit une demande dans le sens qu’il n’y a rien qui puisse justifier la détention provisoire de ces trois prévenus. Cela en rappelant le caractère exceptionnel de cette mesure appliquée généralement dans de graves affaires criminelles. Mais la chambre d’accusation décide du maintien de l’emprisonnement de ces trois prévenus jusqu’au procès qui est programmé pour le 18 juillet. Placés sous mandat de dépôt le 24 juin dernier pour «fausses déclarations», «abus de fonction» et «complicité d’abus de fonction», Mehdi Benaïssa, directeur de KBC, chaîne privée du groupe El-Khabar, et de Ness Prod, filiale du groupe Cevital, Ryad Hartouf, directeur de production de KBC, et Noura Nedjaï, directrice principale au ministère de la Culture en charge de la délivrance des autorisations de tournage, devront attendre dans leur cellule le procès.
La société civile continue de se mobiliser pour obtenir la libération de ces trois détenus. Plusieurs rassemblements ont été organisés à la fois à Alger, à Oran, à Béjaïa et dans d’autres régions du pays. Les formations politiques de l’opposition se sont toutes élevées contre l’arrestation et l’emprisonnement de ces cadres, considérant ainsi cela comme une atteinte à la liberté d’expression et d’opinion. Cette affaire a eu des échos à l’international, suscitant ainsi de très nombreuses réactions d’ONG et d’associations activant dans le paysage médiatique mondial.
Ainsi, le Réseau euro-méditerranéen des droits a publié, jeudi dernier, un appel pour la libération de Mehdi Benaïssa, Ryad Hartouf et Mounia Nedjaï. Signé par une vingtaine d’associations et d’organisations, cet appel relève le non-respect des dispositions constitutionnelles garantissant la liberté d’expression et la protection des journalistes de toute poursuite pénale relative à l’exercice de métier. Le père de Mehdi Benaïssa, un dramaturge et écrivain connu, a lancé un appel aux hautes autorités du pays pour libérer son enfant et ses deux codétenus.
Sonia Baker
Comment (7)