Tension à Nice : les groupes d’extrême droite préparent des actions contre les musulmans
La tension est perceptible à Nice, au lendemain du massacre qui a coûté la vie à 84 personnes et fait de nombreux blessés, dont un grand nombre sont dans un état grave, parmi lesquels une cinquantaine d’enfants. «On n’est pas loin du passage à l’acte», a déclaré une source locale à Algeriepatriotique, qui ne cache pas sa crainte de voir les groupes d’extrême droite mener incessamment des actes de représailles qui cibleraient la communauté musulmane. «Dans les jours, voire les heures à venir, les groupuscules extrémistes racistes vont entrer en action. Ils sont sur le pied de guerre», affirme notre source très au fait des actions de cette mouvance extrémiste bien implantée dans cette ville du sud de la France. Avant même la tuerie d’hier soir, des extrémistes avaient profané la nouvelle mosquée de Nice en y déposant un sanglier devant l’entrée. Un acte provocateur qui montre le degré d’animosité nourrie par ces groupuscules envers les musulmans de France.
En 2011, la mairie de Nice porta plainte contre un de ces groupes d’extrême droite pour incitation à la discrimination et à la haine raciale. Il s’agit de Nissa Rebela, une organisation satellite du Bloc identitaire, une formation d’extrême droite radicale qui se distingue depuis sa création par une haine sans égal à l’égard des Maghrébins et des musulmans en particulier. En 2012, des dizaines de militants du groupe radical envahirent le chantier de la mosquée de Poitiers. En 2014, des milices dites «contre la racaille» sont apparues dans les métros des grandes villes de France sans que l’Etat ne les interdise. L’organisation radicale avait aussi lancé, pendant la Coupe du monde de football, une campagne contre les supporters algériens, intitulée «L’Algérie c’est ton pays ? Retournes-y !». Plus de 350 personnes avaient défilé dans les rues de Lyon après la défaite de l’équipe nationale algérienne malgré l’interdiction préfectorale.
En octobre 2014, ce même groupe appelait à un meeting à Paris, le jour de la fête de l’Aïd, sous le slogan : «Nous sommes la première ligne !». En mars 2015, le Bloc identitaire lançait une intense campagne d’affichage d’autocollants appelant à expulser les musulmans de France. «La France, on l’aime quand ils la quittent !», criait cette organisation qui invitait ainsi les musulmans à partir, même s’ils sont nés dans ce pays et disposent de la nationalité française. «Les terribles événements qui ont secoué notre pays et toute l’Europe sont venus apporter une démonstration cinglante de l’échec, de l’impossibilité du « vivre-ensemble » à la sauce multiculturelle», argumentait cette entité de néo-fascistes. «La hijra maintenant ou la remigration demain», clame cette entité dont le slogan rappelle étrangement le fameux «La valise ou le cercueil» de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) au lendemain de l’indépendance de l’Algérie.
Le Bloc identitaire est épaulé par la Ligue de défense juive (LDJ) qui assure la sécurité lors de ses manifestations. Un front commun qui ne permet aucun doute quant aux ambitions dangereuses de ces groupuscules islamophobes.
Le racisme n’a jamais connu une telle recrudescence en France que ces dernières années. Le contexte géopolitique marqué par la montée du péril islamiste dans le monde a accru les risques d’une exacerbation de la haine des étrangers dans les démocraties occidentales. Le drame de Nice pourrait constituer le facteur déclencheur d’une campagne violente contre les musulmans. «Les signes avant-coureurs sont évidents», alertent nos sources.
Karim Bouali
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