FFS : «Le pouvoir a conduit le pays vers la paralysie»
Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Abdelmalek Bouchafa, qualifie de «catastrophique» la situation générale du pays. Une situation qui a été provoquée par la gestion chaotique du pouvoir en place qui est, selon ce responsable au plus vieux parti de l’opposition, «trop préoccupé par sa survie».
Intervenant aujourd’hui lors du conseil fédéral de Tizi Ouzou, Abdelmalek Bouchafa a affirmé que le pouvoir a conduit le pays vers la paralysie totale, avec une croissance très faible, une inflation et un chômage galopants. Le premier secrétaire du FFS estime que si rien n’est fait pour améliorer la situation du pays, c’est parce que le pouvoir se concentre sur l’organisation de la succession à huis clos. Abdelmalek Bouchafa considère ainsi que la gravité de la situation du pays appelle à un large dialogue entre tous les acteurs de la vie nationale.
Pour lui, la reconstruction d’un consensus national est inévitable pour faire sortir le pays de cette crise multidimensionnelle. Relevant l’échec «avéré» des autres initiatives proposées sur la scène politique, le premier secrétaire du FFS a assuré que «la reconstruction d’un consensus national s’est imposée comme l’unique solution pour une sortie de crise pacifique». Le chemin tout tracé du FFS est de «trouver les voies et moyens permettant de mettre toutes les chances du côté de ceux qui croient en cette initiative et la mobilisation du plus grand nombre d’Algériens autour de ce projet». Le FFS estime qu’il ne peut y avoir d’autres solutions qui vont dans le sens de «la préservation de la souveraineté nationale, de la sécurité, la stabilité et la cohésion de l’Algérie dans le but de construire un Etat fort avec des institutions fortes et l’adhésion de son peuple pour un pays uni, prospère et solidaire».
Abdelmalek Bouchafa a souligné les priorités du FFS, qui est résolument engagé à rester, comme il l’a toujours été, aux côtés du peuple et de ses luttes pour un Etat de droit et démocratique. Un Etat basé, a-t-il ajouté, sur les valeurs du 1er Novembre 1954 et celles du Congrès de la Soummam du 20 août 1956. «Le combat du FFS et son attachement à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale du pays, ainsi qu’à tamazight et autres composantes de l’identité nationale est une conviction ancrée et inébranlable», a souligné Abdelmalek Bouchafa qui s’est attaqué aux autonomistes qui veulent «dissocier la Kabylie du reste du pays». «Le destin comme l’avenir de la Kabylie est lié à celui de l’Algérie et ne saurait se concevoir en dehors du destin national commun à tous les Algériens», a-t-il martelé, considérant que les problèmes que vivent les habitants de la Kabylie ne sont pas spécifiques à cette région. Le premier secrétaire du FFS dénonce dans ce sillage les manipulations et les manœuvres qui visent cette région.
«Certaines parties mues par des intérêts personnels tentent d’exploiter la région pour se replacer sur la scène », a-t-il tonné devant une assistance nombreuse, dont des élus et des cadres locaux, des députés et des sénateurs. «Certains comportements, tels que l’argent sale et le régionalisme, sont étrangers à nos valeurs et aux principes de la Guerre de libération nationale, et menacent la notion de l’Etat nation», a-t-il insisté. Le FFS veut donc aller vers un dialogue national, rassembleur qui permettra ainsi de recréer les conditions du vivre-ensemble dans ce pays en proie à une crise des plus acerbes.
Sonia Baker
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