Hadjar n’exclut pas la privatisation des cités universitaires
Le ministre de l’Enseignement supérieur a indiqué que son département s’acheminait vers l’annulation des inscriptions préliminaires lors des prochaines rentrées universitaires. Il a ajouté, dans un entretien au journal arabophone Echorouk, qu’en prévision de cet abandon de la préinscription, le nombre de choix pour les nouveaux détenteurs du baccalauréat a été réduit à six, cette année. «Nous œuvrons à annuler toutes ces étapes année après année pour aboutir à une inscription directe», a expliqué Abdelkader Hadjar, ajoutant que cette démarche sera accompagnée par une étude prospective dont les conclusions «permettront à l’étudiant d’opter lui-même pour la filière de son choix». Le ministre a critiqué l’idée reçue selon laquelle certaines filières seraient plus intéressantes que d’autres, assurant que chaque spécialité a «ses propres avantages».
Abdelkader Hadjar a expliqué que l’Etat «veut alléger le poids» sur certaines universités qui connaissent une grande concentration d’étudiants, notamment dans les grandes villes. Pour cela, il préconise le transfert de certaines filières très demandées vers des universités situées hors des grands centres urbains.
A une question sur la gestion des œuvres universitaires, sujettes à moult critiques, le ministre de l’Enseignement supérieur a souligné la nécessité de «rationnaliser» les dépenses «vu le contexte économique qui prévaut dans le pays». Abdelkader Hadjar n’évoque pas des mesures d’austérité, mais il critique sévèrement l’«absence de gestion et de clairvoyance» et «les réflexes hérités au fil des années» qui ont réduit substantiellement la qualité des prestations offertes aux étudiants. «Nous viderons les cités universitaires de leurs occupants qui auront refait l’année plus d’une fois», a précisé le ministre, qui a expliqué que cette mesure s’appliquera aux universités également. Les étudiants seront donc expulsés s’ils ne réussissent pas la même année deux fois de suite.
Abdelkader Hadjar, qui a révélé que le prix du transport universitaire sera revu à la hausse, a noté que «les chiffres montrent qu’un grand nombre d’étudiants ont terminé leurs études mais continuent d’être hébergés à la cité universitaire». Il impute cette aberration à la «complaisance» des responsables au sein de ces cités, estimant que si ces dernières étaient gérées par des privés, de telles anomalies ne se produiraient pas. Le ministre insinue-t-il que les cités universitaires seraient en voie d’être privatisées ? Sa réponse le laisse entendre : «Nous dévoilerons le moment venu les moyens à même d’assurer une meilleure efficacité dans la gestion des œuvres universitaires», a-t-il dit.
Au sujet de l’absence de villes universitaires en Algérie, Abdelkader Hadjar a affirmé que notre modèle social empêche le développement de tels espaces, «car, a-t-il expliqué, la gratuité de l’enseignement [en Algérie] est un principe sacré et inaliénable». Le ministre a, d’ailleurs, démenti l’ouverture d’universités privées par des hommes d’affaires. «Je refuse d’aborder ce sujet, car tout cela n’est que pure affabulation».
Sarah L.
Comment (40)