Crash d’Air Algérie au Mali : les pilotes espagnols aux commandes de l’avion étaient mal formés
Les pilotes espagnols aux commandes de l’avion d’Air Algérie qui s’était écrasé en juillet 2014 au Mali, causant 116 morts, n’étaient pas formés aux manoeuvres qui auraient pu éviter le drame, a indiqué lundi le principal syndicat de pilotes espagnol. «Les pilotes n’avaient jamais été formés pour affronter de telles situations», a souligné lundi le syndicat Sepla dans un communiqué, rappelant que selon le rapport final du Bureau d’enquêtes et d’analyse français pour la sécurité de l’Aviation civile, ou BEA, publié en avril, l’accident a été provoqué par «la non-activation» par l’équipage du système antigivre, suivie de l’absence de réaction des pilotes pour sortir d’une situation de décrochage.
L’obstruction des capteurs de pression des moteurs en raison du givre a conduit à une diminution de la poussée des moteurs, puis de la vitesse de l’avion. L’équipage n’aurait pas détecté cette diminution de vitesse jusqu’au décrochage, puis n’a pas été en mesure de le rattraper.
«Nous n’apprenons pas de nos erreurs», a dénoncé lors d’une conférence de presse Ariel Shocroón, chef du département technique du syndicat, ajoutant que «le pilote et le copilote étaient très expérimentés, et avaient plus de 16 000 heures de vol sur cet aéronef. Mais nous avons besoin de davantage d’entraînement et de meilleure qualité». Le McDonnell Douglas MD83 s’est écrasé il y a tout juste deux ans, dans le nord du Mali, avec 110 passagers et six membres d’équipage à bord. Il reliait Ouagadougou à Alger, et transportait principalement des Français (54), des Burkinabè (23), des Algériens (8), et des Libanais (6). Les six membres d’équipage étaient des Espagnols mis à disposition par une compagnie espagnole de leasing, Swiftair.
Le syndicat a rappelé que d’autres accidents aériens avaient déjà été causés par ce type de problème, notamment celui du vol Rio-Paris d’Air France qui s’était abîmé dans l’Atlantique en juin 2009 avec 228 passagers à bord. Depuis, l’Organisation de l’aviation civile internationale a prévu des formations complémentaires, qui n’ont pas été mises en œuvre par Swiftair avant l’accident.