Louh : «Adapter la formation du magistrat à l’évolution internationale»
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a estimé lundi à Alger nécessaire «une révision horizontale et verticale» du système de formation des élèves magistrats en adéquation avec les profondes mutations socio-économiques que connaît le monde. Les profondes mutations socio-économiques que connaît le monde «nécessitent une révision horizontale et verticale du système de formation et son adaptation afin qu’elle assure la réalisation des objectifs assignés, garantisse une meilleure prestation et permette son développement de façon à pouvoir répondre aux besoins de la prestation judiciaire», a indiqué Louh qui présidait la cérémonie de la sortie de la 24e promotion d’élèves magistrats (453) baptisée du nom de l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Teguia, en présence de plusieurs ministres, et hauts responsables. Il a précisé que «la formation initiale a connu une évolution concrète à travers l’augmentation de la durée de formation, la révision des programmes pédagogiques, l’intérêt accordé aux stages pratiques et la mise en place d’importants moyens matériels».
Louh a souligné que la «responsabilité du juge qui consiste à assurer une saine application de la loi est à la fois une mission noble, lourde et pénible», appelant à «se conformer aux obligations et qualités consacrées par le statut particulier de la magistrature, la charte de la déontologie du magistrat et les conditions de préservation de la dignité et l’autorité du corps de la magistrature ainsi que la confiance du citoyen». «La jouissance des magistrats des droits consacrés et protégés par la loi ne doit s’exercer que dans un cadre susceptible de préserver l’autorité du poste, l’honneur de la fonction ainsi que l’intégrité et l’indépendance de la magistrature notamment dans le sillage du développement réalisé dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication», a-t-il rappelé. Il a affirmé également que «l’indépendance du pouvoir judiciaire consacrée par la Constitution se matérialise avant tout, par l’indépendance effective du magistrat et du degré d’application de la loi», faisant remarquer que cela «se concrétisera par l’acquisition de connaissances scientifiques et pratiques mieux adaptées aux règles de la pratique réelle de la profession permettant ainsi au magistrat d’être indépendant, n’obéissant qu’à sa conscience et à la loi». A cette occasion, il a appelé à «redoubler d’efforts afin de garantir les droits et les libertés des personnes, de préserver les biens publics et privés et de protéger la cohésion sociale de toute tentative pouvant entraver son développement, porter atteinte à sa sécurité et à sa stabilité».
Au plan international, le ministre de la Justice a estimé nécessaires la coopération internationale, l’élargissement de l’échange d’expériences, le développement des mécanismes de coopération avec les organisations régionales et internationales, et ce à l’échelle bilatérale avec les pays concernés. Cette coopération s’avère désormais nécessaire vu la situation internationale actuelle marquée par de rapides mutations et les évènements successifs qui en ont découlé et les répercussions d’ordre juridique et judiciaire dépassant les frontières de pays afin de mettre en place une stratégie commune à même de conjuguer les efforts et de bénéficier des moyens existants pour concrétiser les objectifs communs de lutte contre les crimes transnationaux, renforcer la sécurité et la paix et enfin booster le développement dans les domaines économique, cultuel et scientifique», a-t-il encore ajouté. «Nous continuerons à œuvrer dans cette perspective à travers le maintien de l’envoi de délégations composées de magistrats, car nous demeurons convaincus que le message de la justice est un droit humanitaire que revendique tout être humain et que l’échange d’expériences avec autrui n’est que bénéfique et amène une plus-value pour les deux parties», a-t-il conclu. Les élèves magistrats ont honoré, à l’occasion de la sortie de la 24e promotion, le président de la République en sa qualité de premier magistrat du pays.
R. N.
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