Al-Jazeera poursuivie pour avoir engagé à leur insu des journalistes non autorisés
Les masques continuent à tomber pour la chaîne qatarie qui ne finit pas de subir les contrecoups de sa longue dérive. Ainsi, après la vague de démissions, suivie de licenciements massifs et de fermetures de bureau, Al-Jazeera est aujourd’hui en butte à des plaintes judiciaires qui dévoilent un autre aspect lié à sa gestion opaque et à ses pratiques maffieuses.
Premier à ouvrir le bal, le caméraman égyptien Mohammad Fawzi a décidé de déposer plainte à Washington contre la direction de la chaîne Al-Jazeera, basée à Doha, pour l’avoir enrôlé, lui et toute une équipe de journalistes et de techniciens sans leur avoir expliqué la situation irrégulière dans laquelle ils travaillent pendant des années.
Le caméraman, aujourd’hui condamné par la justice de son pays à 10 ans de prison par contumace, accuse les dirigeants d’Al-Jazeera de leur avoir menti pendant tout ce temps-là, en les laissant travailler pour le compte d’«Al-Jazeera Mubacher», chaîne d’information en continu, dédiée à l’actualité égyptienne, alors que cette dernière était sous le coup d’une mesure d’interdiction dès septembre 2013. Une décision de justice considérait ce média comme «tribune des Frères musulmans» constituant, de ce fait, «une menace pour la sécurité du pays».
C’est en vertu de ce jugement que Mohammad Fawzi et d’autres collègues employés par Al-Jzeera ont été poursuivis et condamnés à de lourdes peines, et certains croupissent aujourd’hui dans des prisons égyptiennes, et attendent la grâce présidentielle pour retrouver leur liberté. Ce technicien en fuite depuis trois ans accuse aujourd’hui son ancien employeur de n’avoir pris aucune précaution pour protéger ses techniciens et reporters qui étaient exposés à des dangers permanents dans leur couverture des événements.
Dans le même sillage, un groupe de journalistes égyptiens ayant collaboré, à des périodes différentes, avec la chaîne qatarie sont sur le point de ficeler un dossier accablant sur les méthodes de désinformation et de manipulation pratiquées par ce média de propagande, qu’ils comptent présenter bientôt à une juridiction internationale.
Interdite dans la plupart des pays arabes, dont l’Algérie, pour son rôle néfaste et sa ligne incitant à la subversion et à la violence, Al-Jazeera compte aujourd’hui sur un réseau d’activistes et de collaborateurs qui alimentent ses différentes filiales et sites Internet, en usant de chemins détournés pour échapper à tout contrôle. Une méthode qui s’avère toutefois très peu efficace car sans impact réel sur l’opinion publique.
R. Mahmoudi
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