Projets de développement social annulés : le FFS dénonce
La politique d’austérité appliquée par le gouvernement depuis la chute des prix du pétrole touche désormais le volet social des dépenses publiques. Ainsi, dans une instruction adressée aux directions de l’assistance sociale des 48 wilayas, le ministère de la Solidarité ordonne clairement l’annulation de tous les projets, de quelle que nature qu’ils soient. Révélée par Chafaâ Bouaïche, le chef du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS), cette correspondance en date du 25 juillet dernier porte l’intitulé «Annulation des projets de développement social non lancés au 30 juin 2016». Suivant les orientations du gouvernement, le ministère de la Solidarité ne se limite pas à cette mesure qui aura assurément des conséquences sur les couches sociales les plus défavorisées.
«Plus grave, le ministère de la Solidarité a décidé qu’aucune nouvelle inscription à l’AFS ne pourra se faire sans l’aval de l’administration centrale», a relevé Chafaâ Bouaïche, en dénonciation d’une politique de désengagement de l’Etat envers les couches sociales les plus pauvres. Dans cette instruction qui va assurément faire couler beaucoup d’encre, le ministère de la Solidarité met donc fin à un dispositif mis en place depuis des décennies afin d’aider les personnes aux besoins spécifiques. L’allocation forfaitaire de solidarité (AFS) d’un montant de 3 000 DA est versée mensuellement à des centaines de milliers d’Algériens. Parmi eux, des malades chroniques, des handicapés dans le taux d’IPP est inférieur à 100%, des femmes divorcées et des veuves à charge de famille, des personnes âgées et des familles à charge de handicapés de moins 18 ans», souligne le chef du groupe parlementaire du FFS pour lequel la centralisation des inscriptions est une manière de fermer la porte à de nouveaux bénéficiaires. «Au 31 décembre 2013, le nombre de bénéficiaires de l’AFS était de 865 000 personnes», indique-t-il.
En dénonçant l’austérité qui frappe ce secteur, le chef du groupe parlementaire rappelle qu’«au temps de la bahbouha (embellie financière), des milliards ont été détournés par des responsables au profit de leurs familles». Si l’on prend des mesures de restriction budgétaire au secteur de la solidarité, c’est qu’il y a vraiment le feu en la demeure. Car depuis 1999, le président Bouteflika multiplie les plans sociaux pour acheter la paix sociale en concédant quelques petits avantages aux couches défavorisées. Ces petits avantages sont en effet en train d’être remis en cause.
Sonia Baker
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