81 personnes expulsées de France depuis 2012 pour terrorisme
Le gouvernement français a expulsé, depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir, 81 personnes pour des raisons sécuritaires. Selon un communiqué rendu public par le ministère de l’Intérieur français, la dernière personne à avoir été expulsée du sol français est un ressortissant malien du nom Moussa Keita. La raison ? Cette personne, qui a déjà purgé une lourde peine de prison pour des faits de droit commun, a été renvoyée dans son pays d’origine grâce à une procédure d’urgence appliquée aux personnes constituant un danger pour la sécurité publique.
Moussa Keita, comme tant d’autres, a fait l’objet d’un arrêté ministériel d’expulsion pour son appartenance à «la mouvance islamiste pro-djihadiste». «Compte tenu de la menace grave que faisait peser sur l’ordre public le maintien de cet individu sur le sol français, a été engagée à son encontre une procédure d’expulsion, selon la procédure de l’urgence absolue».
Dans le même communiqué de presse, le département de Bernard Cazaneuve met en avant le profil dangereux de l’expulsé. Le ministère de l’Intérieur ne fournit pas d’amples détails sur la nationalité des autres personnes expulsées durant ces quatre dernières années. Une question mérite d’être posée : combien y a-t-il d’Algériens dans ce lot d’expulsés sous l’ère Hollande ? Un Algérien a fait l’objet tout récemment de la même procédure d’expulsion d’urgence pour son appartenance lui aussi à une mouvance terroriste. Il s’agit d’Abdelkrim Mostefaï. Les mêmes termes ont été usés par le ministère français de l’Intérieur afin de justifier son expulsion. «Les services du ministère ont procédé ce jour à l’expulsion vers l’Algérie de M. Abdelkrim Mostefai, ressortissant de ce pays.
L’expulsion de M. Mostefaï est donc en lien avec les menaces terroristes qui pèsent actuellement sur la France.» Abdelkrim Mostefaï n’avait certes aucun lien de parenté avec Ismaël Mostefaï, l’un des auteurs des attentats djihadistes du 13 novembre 2015. Mais pour les services de sécurité français, son expulsion est nécessaire «compte tenu de la menace grave que faisait peser sur l’ordre public le maintien de cet individu sur le sol français». Le ministère n’avait pas précisé ce qui était exactement reproché à Abdelkrim Mostefaï, renvoyé en Algérie où il est libre de toute poursuite. Combien la France a-t-elle expulsé d’individus aussi dangereux que radicaux comme Abdelkrim Mostefaï ? Une question à laquelle les autorités algériennes doivent répondre pour éclairer l’opinion publique et la rassurer en même temps.
Sonia Baker
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