Le double langage de la France
Par Kamel Moulfi – La France s’accroche à son double langage dans le traitement du terrorisme qui frappe, pourtant, sur son sol. Les terroristes qui tuent en France deviennent aux yeux de Paris des «combattants» et des «rebelles djihadistes», pour peu qu’ils commettent les mêmes crimes en Syrie. Cette approche hybride ressort de la comparaison entre le contenu du message de Hollande à Bouteflika (voir article d’Algeriepatriotique) et l’appréciation sur la situation à Alep (Syrie) exprimée dans une note du Quai d’Orsay qui incrimine le «régime syrien» et ignore l’existence de groupes terroristes dans cette ville.
Est-ce cette approche qui explique pourquoi toutes les mesures de sécurité ne sont pas prises pour empêcher les attentats en France ? Doit-on croire que, quelque part, au sein des rouages du pouvoir français, il y ait eu l’assurance que les terroristes adulés en Syrie n’allaient pas nuire en France. Pourquoi, après chaque attentat, des experts et des observateurs et même des personnalités politiques de l’opposition pointent du doigt les lacunes des services de renseignement français auxquels il est reproché de laisser leur liberté de mouvement aux auteurs des attaques terroristes alors qu’ils étaient fichés ou au moins soupçonnés ? Une autre question revient dans l’opinion publique française : comment se fait-il que le gouvernement ne soit pas capable de gérer les problèmes de sécurité ?
Après l’attentat de Nice, le président Hollande a déclaré que la France allait «frapper ceux qui nous attaquent, dans leur repaire», notamment en Syrie. On a l’impression qu’il a compris que les terroristes qui tuent en France sont les mêmes que ceux qui sont utilisés comme mercenaires pour faire tomber le président syrien et son «régime». Il ne peut pas ignorer qu’un de leurs repaires se trouve à Alep. Mais, en même temps, la note du Quai d’Orsay, sur la situation à Alep, continue de s’inspirer de la ligne Fabius dont personne n’oublie la gratification de «bon travail» qu’il a décernée aux groupes terroristes alors qu’il était ministre des Affaires étrangères, obsédé par la présence de Bachar Al-Assad à la tête du pays. Si la lutte antiterroriste continue d’être menée avec cette duplicité à Paris, le Premier ministre Manuel Valls aura eu raison d’annoncer que «la France va devoir vivre avec le terrorisme».
K. M.
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