Le Brent à moins de 45 dollars jeudi à Londres
Les prix du pétrole tentaient de se reprendre jeudi en cours d’échanges européens après avoir fortement décroché la veille dans le sillage d’une hausse surprise des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis et de prévisions peu encourageantes sur l’offre mondiale. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 44,26 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 21 cents par rapport à la clôture de mercredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre gagnait 7 cents à 41,78 dollars.
Les cours du Brent et du WTI se reprenaient quelque peu ce jeudi, sur fond d’achats à bon compte après avoir enregistré deux séances consécutives de baisse, souffrant de plusieurs signes témoignant d’une offre mondiale toujours excédentaire. «Les prix du pétrole ont fortement décliné (mercredi) après qu’une progression surprise des stocks (américains de pétrole brut) a entraîné un renversement du récent rebond» qu’ils ont expérimenté la semaine dernière», relevait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Dans ses chiffres hebdomadaires sur l’offre américaine, le département américain de l’Energie (DoE) a fait état mercredi, comme la semaine précédente, d’une hausse inattendue des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis, à l’heure où les craintes autour de la surabondance mondiale d’or noir refont surface.
Les prix du pétrole «ont grimpé juste avant les données d’inventaire du DoE, mais ont ensuite plongé de plus de 3% en quelques minutes après leur publication», détaillaient les analystes de Commerzbank. Selon ces derniers toutefois, les chiffres sur les stocks américains ne justifient pas pleinement un tel déclin dans la mesure où les réserves américaines de brut n’ont progressé que d’un million de barils, soit bien moins que ce qu’avait estimé l’American Petroleum Institute mardi (+2,1 million de barils). En outre, le rapport du DoE «a montré un nouveau recul de la production américaine, et, ce qui est plus important encore, un déclin de 2,8 millions de barils des stocks d’essence», rapportaient les analystes de Commerzbank. Cela n’a toutefois pas suffi à réconforter un marché de nouveau hanté par le niveau élevé des excédents, alors que plusieurs rapports ont pointé le fait que l’offre mondiale de pétrole allait continuer à dépasser largement la demande pour un certain temps.
Ainsi, le rapport mensuel de l’Opep publié mercredi est venu conforter le pessimisme du marché, continuant «à penser que la demande ne va croître que de 1,15 million de barils par jour en 2017», ajoutait-on chez Commerzbank, même si cette organisation continue à entrevoir un rééquilibrage du marché pétrolier en 2017. L’Agence internationale de l’Energie (AIE) a confirmé ce jeudi dans son propre rapport mensuel que la croissance de la demande mondiale de pétrole pâtira en 2017 de prévisions économiques assombries par le Brexit, sans qu’elle remette non plus en question la perspective d’un rééquilibrage du marché de l’or noir.
Ainsi, il n’y aura «pas de surproduction au second semestre de cette année», a assuré l’agence basée à Paris, prédisant «une forte baisse» des stocks alors que l’Opep avait indiqué la veille avoir révisé à la hausse pour cette année la production des pays lui étant extérieurs et fait état par ailleurs du niveau record de l’offre de l’Arabie saoudite en juillet. Cette hausse de la production saoudienne, à 10,67 millions de barils par jour, était en effet l’élément saillant du rapport de l’Opep, dont l’Arabie saoudite est le chef de file, et a largement contribué au décrochage des cours.
R. E.
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