Document secret – L’ambassadeur du Maroc à Alger : «Les journalistes algériens sont des écrivaillons sans morale ni foi»
Algeriepatriotique a réussi à mettre la main sur un compte-rendu frappé du sceau de la confidentialité adressé par l’ambassadeur du Maroc à Alger, Abdallah Belkeziz, à sa hiérarchie à Rabat. Le diplomate marocain y utilise des termes très éloignés du langage diplomatique d’usage et s’adonne à une diatribe d’une rare violence contre les médias algériens qu’il affuble de qualificatifs péjoratifs et injurieux. Dans sa correspondance au ministre marocain des Affaires étrangères, intitulée «Le Maroc dans la presse algérienne des 21 et 22 avril 2013», l’auteur du rapport parle de «schizophrénie» en évoquant les journalistes algériens qu’il traite d’«escouade d’écrivaillons sans morale ni foi». L’ambassadeur dénonce une «grossière entreprise de désinformation» qui fait que «la normalisation des relations algéro-marocaines n’est pas à l’ordre du jour des détenteurs du réel pouvoir en Algérie».
Le serviteur de Mohammed VI s’en prend également à l’ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères, taxé dédaigneusement de «produit du socialisme et du parti unique», à qui il reproche, non sans acrimonie, d’avoir répondu au secrétaire général d’un parti politique marocain, l’Istiqlal, qui revendiquait une partie du territoire algérien. La voix de son maître porte à la connaissance de son chef, Salah-Eddine Mezouar, ce qu’il désigne comme une «littérature anti-marocaine simpliste véhiculée dans les milieux politico-médiatiques algériens».
L’ambassadeur du Maroc fait suivre ses commentaires ignominieux qui n’ont d’égale que son obséquiosité envers la monarchie dont il est le servile sujet, par une revue de presse dans laquelle il reprend des passages d’articles et de commentaires de quotidiens algériens francophones et arabophones. Abdallah Belkeziz, qui a présenté ses lettres de créance au président Bouteflika en février 2006, accole à chaque journaliste et à chaque écrit une épithète insolente : «tactiques mesquines et puériles», «journaliste incorrigible», «nègre», «pion au service de la diffamation», «plumitif», «adeptes de [ce] monologue», etc.
Les propos malveillants du diplomate marocain trahissent, encore une fois, la haine viscérale que nourrit le Makhzen envers l’Algérie et met à nu la grande hypocrisie et l’effroyable imposture du régime monarchique de Rabat, véritable plaie pour la région du Maghreb.
Karim Bouali
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