Impression de vacances
Par Kamel Moulfi – La façade de vacances que présente l’actualité nationale, si elle correspond bien à la période estivale et à celle des congés traditionnels, est sans doute trompeuse sur la réalité. L’impression de congés chez les acteurs politiques, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, membres du gouvernement ou dirigeants de partis, cache une fébrilité inévitable face à la perspective des turbulences de la rentrée. Dans les coulisses, personne ne s’est offert de repos.
Les incertitudes sont nombreuses et concernent aussi bien la situation interne au pays, dans ses dimensions sociale et économique, que le contexte régional marqué par ce qui se trame à nos frontières, en Libye, où le chaos reste propice à toutes les aventures, et en Tunisie, dont la vulnérabilité persiste et se traduit à la fois par la crise gouvernementale et par l’impasse économique.
L’actualité internationale n’a connu aucun répit cet été. Des recompositions ont commencé pour produire de nouvelles donnes imprévues, il y a quelques mois, et qui auront un impact direct sur notre pays. La plus spectaculaire de ces donnes a été créée par la tentative de coup d’Etat en Turquie, ratée, et qui a déclenché un processus d’éloignement de ce pays de ses alliés traditionnels, Otan et Union européenne, accompagné d’un dégel des relations avec la Russie mais aussi d’un rapprochement inattendu avec l’Iran. Conséquence immédiate : la situation en Syrie semble évoluer vers la fin de la guerre de déstabilisation qui lui a été menée par mercenaire interposés, recrutés pour beaucoup d’entre eux dans les pays européens, France et Belgique en particulier.
On apprend que la Russie et la Turquie ont décidé de créer un comité conjoint sur la Syrie, qui serait composé de militaires, de diplomates et d’agents du renseignement. Sans la motivation et l’engagement des dirigeants turcs dans la guerre en Syrie, elle perd un de ses facteurs déterminants. Tout cela, évidemment, concerne l’Algérie, car le risque que la zone de conflit se déplace vers notre région est réel, tant que la parole restera aux armes.
K. M.
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