Vers une participation massive des partis aux prochaines législatives ?
Nombreux sont les partis politiques qui multiplient les sorties sur le terrain. Rencontres avec les militants, meetings, rassemblements ou restructuration des instances de base, ces formations semblent ainsi en préparation des élections législatives qui pointent à l’horizon.
La question de la participation ou non à ce rendez-vous électoral revient régulièrement au devant de la scène en ce sens que les formations de l’opposition ne participent pas automatiquement aux élections qu’elles jugent peu transparentes. Pour le moment, peu de formations se sont déjà positionnées sur ce rendez-vous électoral. On connaît en effet la position du parti de Soufiane Djilali, Jil Jadid, qui a déjà pris option pour le boycott. Le mouvement El-Islah, dirigé par Djilali Ghouini, décide de participer à ces élections législatives prévues en mai 2017. Pour ce parti islamiste, il s’agit d’une «occasion à saisir». «La participation d’El-Islah à ces élections constitue une occasion pour resserrer les rangs et renforcer le front interne du parti pour faire face aux défis», a argué le premier dirigeant de cette formation.
Le Parti des travailleurs (PT) maintient le suspense, en considérant qu’il y a des priorités que les élections. Si officiellement les partis politiques, notamment ceux de l’opposition, n’ont pas encore fait connaître leur décision quant à ce rendez-vous électoral, sur le terrain on sent qu’ils se sont lancés dans une sorte de précampagne pour ces élections.
Ainsi, des partis comme le RCD et le MSP intensifient leurs activités. Une manière pour ces deux formations, qui sont au cœur de la Coordination nationale pour les libertés et le changement démocratique (CNLTD), de baliser le terrain pour une bonne campagne électorale. D’ailleurs, le parti de Soufiane Djilali avait quitté cette Coordination pour une divergence de vues sur la position à prendre pour les prochaines législatives.
Si donc Jil Jadid boycotte ces élections, les autres membres de la CNLTD auraient préféré y participer pour des raisons relatives à la stratégie adoptée par chacun d’eux. Du côté du plus vieux parti de l’opposition, la campagne pour les législatives a commencé depuis la loi de finances pour 2016. Le FFS s’est distingué par l’intensité de son activité parlementaire mais aussi par la sortie sur le terrain de ses députés et sénateurs.
Pour certains observateurs, l’«affrontement» sur le terrain avec son sérieux concurrent en Kabylie, à savoir le RCD, commence à partir d’Ifri, à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire du Congrès de la Soummam. Les deux partis prévoient des rassemblements au même lieu, avec une heure de décalage.
Du côté du Pôle des forces du changement, coordonné par Ali Benflis, la tendance, apprend-on, est vers la participation à ces élections. Car Ali Benflis, qui est président du parti Talaie El-Houriyet, a à maintes fois affirmé qu’il était contre la politique de la chaise vide.
On risque donc d’assister à une participation massive des partis politiques, pouvoir et opposition, à ces élections inaugurales de l’ère de la nouvelle Constitution censée garantir, à travers une commission indépendante, des scrutins démocratiques et transparents. Une commission qui a été pourtant vivement critiquée par les partis de l’opposition.
Sonia Baker
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