Les élucubrations de Naïma Salhi dans un média marocain
Dans une interview au journal marocain El-Maghrib El-Yawm, la présidente du parti islamiste dit El-Aadl Wa El-Bayane, Naïma Salhi, accuse «le lobby sioniste», représenté, selon ses propos, par le club Rotary d’être derrière «la destruction de la famille algérienne et du système éducatif», tout en plaidant par la même occasion pour la réouverture des frontières avec le Maroc, en vue de la construction d’un «grand Maghreb arabe». Il va sans dire que c’est la seule réponse qui intéresse réellement ce quotidien à la solde du Makhzen.
Cette zélatrice ne s’est pas gênée de pervertir de façon éhontée la réalité algérienne, en décrivant une situation socio-économique alarmante, avec une population qui frise la mendicité et un Etat au bord de la banqueroute, «contraint d’abandonner la subvention des produits de première nécessité et de baisser les salaires». Elle prétend même mener une campagne pour «amener le gouvernement à rationaliser les dépenses publiques et sensibiliser le peuple pour surveiller son gouvernement» (sic).
Poursuivant ses élucubrations, cette chef d’un parti insignifiant sur la scène politique nationale se décrit comme une «passionaria» ayant dans chaque wilaya des sympathisants «par milliers», «en dépit de la censure et des multiples entraves» qui seraient dressées contre son parti pour freiner son expansion dans tout le pays. Il se trouve même que sa formation, El-Aadl wa El-Bayane (Justice et manifeste) dérange ses «adversaires politiques» et que, par souci de la stabilité du pays et consciente des périls qui menaceraient l’Algérie, elle a choisi de «tempérer» son discours ravageur.
Prise par le délire de persécution, cette apprentie populiste estime qu’à cause de son activisme et de ses positions politiques, elle est aujourd’hui dans le collimateur du Mossad (services secrets israéliens). «Il est très normal, dira-t-elle, que je sois visée (par le Mossad, ndlr) du fait que je marche à contre-courant et, surtout, que je suis la première femme authentique (sic) qui représente la gent féminine algérienne à la tête d’un parti politique». Elle pousse l’outrecuidance jusqu’à avancer que le lobby juif «possède un siège très visible, situé dans l’endroit le plus important de la capitale algérienne, et agit librement». Ce siège est, selon elle, celui du club Rotary d’Alger qui constituerait une menace pour l’Algérie, car «il œuvre pour la destruction morale de notre jeunesse et pour la dévastation du système éducatif et de l’économie algérienne».
Pour conclure, et comme c’est devenu un leitmotiv chez tous les islamistes algériens, Naima Salhi rend hommage au régime islamiste d’Ankara qui incarne, selon elle, «la souveraineté populaire» face aux putschistes, et tire sur l’armée égyptienne qui, d’après elle, «a empêché la révolution d’aboutir».
R. Mahmoudi
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