Classement des universités dans le monde : l’Algérie inexistante
L’Algérie ne figure nullement dans le classement annuel des 500 meilleures universités dans le monde. Ayant perdu son prestige d’antan, l’Université algérienne n’a aucune valeur sur la scène internationale.
Ainsi, comme par le passé, l’Algérie ne figure pas dans le classement 2016 dominé, bien évidemment, par les universités anglo-saxonnes, essentiellement américaines. Dans ce gigantesque pays où les universités sont payantes, la qualité de l’enseignement est considérée comme la meilleure dans le monde. La première non-américaine est la prestigieuse université britannique Cambridge qui arrive à la 4e place, améliorant ainsi son classement d’un point par rapport à 2015. Dans les 100 meilleures universités dans le monde, on trouve surtout des universités des pays occidentaux. Après les universités américaines viennent les universités britanniques, australiennes, allemandes, suisses, françaises, canadiennes, japonaises, israéliennes, suédoises et chinoises. On trouve dans le classement global des universités turques, espagnoles, italiennes, sud-coréennes, danoises, polonaises, autrichiennes et même saoudiennes, mais pas de trace des universités algériennes qui dominaient pourtant dans les années 1970 le classement africain.
Depuis trois décennies, les universités algériennes ont perdu leur prestige en Afrique et sont complètement absentes sur la scène scientifique internationale. Nos universités ne figurent même pas dans la liste des présélectionnées pour le classement annuel. La médiocrité qui frappe l’Ecole algérienne s’est répercutée négativement sur la qualité de l’enseignement à l’université. Le gouvernement a affirmé en être conscient. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, avait, en réaction au classement de 2015, promis de prendre des mesures à même d’améliorer la place de l’Algérie dans les classements internationaux. Lors d’une rencontre à laquelle il avait assisté en octobre 2015, Hadjar a indiqué que son département ministériel allait prendre des «mesures pratiques en vue d’améliorer la visibilité des universités algériennes pour qu’elles soient mieux classées au niveau international».
Parmi ces mesures, il avait cité la sensibilisation des enseignants et chercheurs quant aux procédures de publication des articles dans des revues scientifiques internationales et au respect de la dénomination des établissements universitaires, selon une nomenclature bien connue. Selon lui, «il y a un grand nombre d’enseignants qui contribuent dans des revues internationales mais sans mentionner les établissements auxquels ils appartiennent. Cela nous fait perdre beaucoup de potentialités d’être mieux classés».
Le département de Hadjar avait demandé à toutes les universités au niveau national de préparer une étude précise sur le tissu industriel national en vue de concrétiser un projet relatif à l’entreprise, qui devrait être lancé par son ministère en 2016. Tahar Hadjar avait affirmé que «chaque université doit avoir un programme de développement économique et social, basé sur des fondements scientifiques bien précis, afin d’apporter des solutions aux questions économiques».
Le ministre avait reproché à «certains médias nationaux de dénigrer l’image de l’Université algérienne en se basant sur le classement international qui est élaboré par huit institutions internationales». Ce classement dit Shanghai, créé en 2003, se base sur 6 critères pour distinguer 500 des 1 200 établissements répertoriés dans le monde, dont le nombre de Nobel parmi les anciens élèves, le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline ou le nombre de publications dans Science et Nature. Autrement dit, une université pour qu’elle soit classée doit exister dans le domaine de la recherche à travers des brevets, des prix, des publications et des distinctions internationales de ses chercheurs. Ce qui n’est pas le cas des universités algériennes.
Sonia Baker
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