Ahmed Boumehdi : «Personne ne pourra mettre le FLN au musée !»
Le secrétaire général par intérim du FLN, Ahmed Boumehdi, dénonce «une violente campagne» menée contre le parti, «direction et base», à l’approche d’échéances électorales. Dans une interview accordée à l’organe médiatique du parti Sawt El-Ahrar, Ahmed Boumehdi accuse les 14 figures historiques qui ont signé un appel pour «sauver le FLN» par le changement de sa direction actuelle d’avoir agi pour des «intérêts étroits». Il leur récuse le droit de s’immiscer dans «les affaires internes d’un parti auquel ils n’appartiennent pas».
«Celui qui veut parler ou critiquer le fonctionnement du FLN n’a que se diriger vers une kasma et s’inscrire sur la liste des militants», a-t-il lancé, lui qui estime que le FLN suscite des jalousies et de l’intérêt parce qu’il est le parti le plus structuré et le plus ancré dans la société, jouissant d’une «base militante très solide». Ahmed Boumehdi ira jusqu’à douter de l’authenticité de l’appel des 14 figures historiques à réformer profondément le FLN. Pour lui, «il s’agit d’un appel non identifié». Pourtant, les signataires sont clairement identifiés. Ce sont des moudjahidine bien connus, à l’instar de Zohra Drif-Bitat, de Abdelkader Guerroudj, de Yacef Saâdi, du commandant Azzeddine, du colonel Senoussi ou encore de Chérif Abdelmadjid. En tout cas, Ahmed Boumehdi minimise la portée de cet appel, en ce sens que le FLN appartient à ses militants et que la direction actuelle a été choisie «lors du 10e congrès par les militants du parti».
«Ceux qui y voient autrement veulent déstabiliser le FLN. Mais ils n’y arriveront pas. Car c’est un parti très solide qui ne vacille devant rien», insiste-t-il. Ahmed Boumehdi met en garde dans ce sillage «les aventuriers qui tentent de remettre en cause la légitimité des dirigeants du FLN», assurant que la base militante serait là pour défendre son parti et sa direction. La SG par intérim souligne que l’appel à envoyer le FLN au musée ne date pas d’aujourd’hui, affirmant que des forces politiques en ont fait une revendication durant des années sans y parvenir. Il relève que le FLN reste «de loin» la première force politique du pays qui détient la majorité dans toutes les assemblées élues. «Personne ne pourra mettre au musée le FLN», a-t-il soutenu, considérant que cette formation «dérange par ses prises de position audacieuses en faveur de la démocratie, du multipartisme, d’un Etat civil et de la liberté de la presse.
Ahmed Boumehdi confirme, dans ce contexte, que l’opération d’évaluation des élus à tous les niveaux va constituer une base sur laquelle seront élaborées les nouvelles listes de candidatures pour les prochaines élections législatives, wilayales et communales. Autrement dit, les élus qui seraient mal notés vont être automatiquement éliminés des prochaines échéances électorales. Une forme de purge qui ne dit pas son nom en cette période de dissensions internes qui font qu’une partie des élus s’élève contre la direction actuelle. Ahmed Boumehdi justifie, par ailleurs, la longue absence de Amar Saïdani par les vacances. «Le frère Amar Saïdani est un Algérien comme tous les autres qui a le droit à un peu de repos», a-t-il dit, affirmant qu’il est en vacances et qu’il reviendra bientôt à la tête du parti. La sortie d’Ahmed Boumehdi intervient dans un contexte de reprise sur le terrain des «hostilités» entre la direction du parti et le mouvement de redressement du FLN qui redouble d’activités.
Sonia Baker
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