PNUD : l’Algérie a un niveau de développement humain élevé
Si elle est au bas du tableau dans plusieurs domaines, l’Algérie peut se targuer de figurer parmi 55 pays au développement humain élevé. Contrairement à plusieurs pays de l’Afrique et du Moyen-Orient, l’Algérie occupe la 83e place sur 188 pays notés par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Dans son rapport pour l’année 2015 qui vient d’être publié, le PNUD relève, en effet, les efforts consentis par l’Algérie pour améliorer la vie quotidienne de sa population. Autrement dit, l’Algérie fait partie des pays qui ne disposent pas d’une importante population qui vit dans le dénuement. Elle a ainsi conservé sa place de 2014.
Le dernier du tableau est le Niger. Le premier pays en termes de développement humain, c’est la Norvège, suivie directement de l’Australie, de la Suisse, du Danemark, des Pays-Bas, de l’Allemagne, de l’Irlande, des Etats-Unis et du Canada. Le premier pays arabe en matière de développement humain est le Qatar (32e) avec mention «très élevé». Le dernier pays arabe est Djibouti qui est à la 168e place. Les pays de l’Afrique du Nord sont tous derrière l’Algérie. La Tunisie (96e) et la Libye (94e) font partie du groupe de l’Algérie, au niveau élevé. L’Egypte (108e) et le Maroc (126e) ont un niveau de développement humain moyen. La Mauritanie (156e), quant à elle, a un niveau de développement humain faible. L’Algérie dispose, selon le PNUD, d’un revenu national brut par habitant de 13 000 dollars. Le pays est également au-dessus de la moyenne en matière de couverture médicale.
Le rapport est établi sur la base d’indicateurs et de données relatives aux privations qui touchent des populations dans les différents pays soumis à ce classement, qui revient chaque année depuis 1990. Pour le PNUD, le premier critère du développement humain, c’est le travail, qui est essentiel au progrès humain : sur les 7,3 milliards de personnes dans le monde, 3,2 milliards ont un emploi et beaucoup d’autres sont impliquées dans du travail de soins non rémunéré, du travail créatif ou bénévole ainsi que d’autres activités, ou se préparent à devenir de futurs travailleurs.
Le rapport a examiné les liens, positifs et négatifs, entre le travail et le développement humain dans un monde en rapide évolution. La globalisation rapide, les transitions démographiques et beaucoup d’autres facteurs créent de nouvelles opportunités, mais présentent aussi des risques. Le rapport étudie la manière dont les bénéfices de ce nouveau monde du travail sont repartis inégalement, ce qui génère des gagnants et des perdants. Le PNUD plaide pour une notion de travail élargie, qui aille au-delà du cadre de l’emploi, pour faire face à la fois à des défis persistants comme les privations humaines, les inégalités, le manque de durabilité et les inégalités entre les sexes dans le travail rémunéré et non rémunéré – ainsi qu’ à des défis émergents –, l’érosion des emplois, les écarts de compétences, le changement climatique et autres.
Il conclut avec une série de recommandations de politiques publiques sur la manière de renforcer le progrès humain à travers la promotion des droits des travailleurs et un accès élargi à une protection sociale. Il est souligné dans ce rapport que sur 4 heures de travail non rémunéré, les femmes en font 3. Plus de 200 millions de personnes, dont 74 millions de jeunes, sont sans travail. Autre chiffre à retenir : 2 milliards de personnes ont pu sortir d’un faible niveau de développement humain au cours des 25 dernières années. 7 milliards de personnes sont aujourd’hui abonnées à un service de téléphonie mobile et, enfin, 61% des personnes qui travaillent dans le monde n’ont pas de contrat et seulement 27% de la population mondiale bénéficie d’une protection sociale complète.
Sonia Baker
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