«Rumeurs» sur le départ éventuel d’Amar Saïdani : panique à la direction du FLN
Les dirigeants du FLN multiplient les sorties pour démentir, sommairement, les «rumeurs» de plus en plus insistantes, notamment dans les réseaux sociaux, évoquant le départ imminent d’Amar Saïdani, absent depuis près de deux mois. Ainsi, après l’intempestive déclaration du secrétaire général par intérim, Ahmed Boumehedi, dans les colonnes de l’organe central du parti, Sawat Al-Ahrar, dans laquelle il dénigre les détracteurs de l’actuelle direction, y compris ceux qui continuent à militer en son sein, c’est autour d’un autre membre du bureau politique, Rachid Aassasse, de tenter de minimiser les attaques auxquelles font face la direction du FLN. Les alliés d’Amar Saïdani s’échinent, en effet, à réduire des informations persistantes à des tentatives de «quelques opposants à la direction» pour «se positionner» à l’approche du prochain rendez-vous électoral, «après avoir perdu toute chance de se présenter pour un second mandat».
Cette fébrilité dans les réactions des dirigeants du FLN cache mal un profond malaise au sein de la direction, rendue plus vulnérable par l’absence prolongée et inexpliquée de son mentor, qu’on dit tantôt en vacances, tantôt à la Mecque. La violence avec laquelle des membres du comité central et des mouhafadhas à la solde de Saïdani avaient réagi, il y a quelques semaines, à l’appel lancé par un groupe de moudjahidine demandant le départ de l’actuelle direction et la restitution du FLN historique, traduit une extrême fragilité, voire un climat de panique qui s’est installé au sein du parti.
Reprenant les mêmes mots d’ordre, ce membre de la direction, chargé du fichier d’adhésion et de l’organique, soutient dans un autre quotidien arabophone, Essawt El-Akher, que son parti «fera face à toutes les tentatives de déstabilisation qui le ciblent» et «en sortira plus fort grâce à ses militants», dont il estime le nombre à plus de 600 000 à la veille des élections législatives et locales de 2017. Se voulant rassurant, Assasse dit que son parti est sûr de remporter le prochain scrutin et de maintenir, par-là, la majorité à l’APN, «avec le soutien, dira-t-il, du président de la République et des membres de l’Exécutif, dont la majeure partie sont membres du comité central», a-t-il insisté.
Au même moment, une forte délégation conduite par Ahmed Boumehdi et dont font partie deux ministres – Tahar Hadjar et Mohamed Mebarki, respectivement ministres de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle –, a assisté à l’ouverture de l’université d’été de l’Union nationale des étudiant algériens (UNEA, pro-FLN) qui se tient à Boumerdès, à l’est de la capitale. Il est clair que ce déploiement massif des membres de la direction sur le terrain vise à caporaliser les activités de la base et de veiller au grain afin d’éviter un effilochement des structures du parti qui se dessine.
R. Mahmoudi
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