Selon le journal américain Politico : l’UE se prépare pour l’après-Bouteflika
Le journal américain d’informations politiques de référence Politico publie un long article sur l’Algérie, construit sur la base de sources de l’UE. Ce média explique ainsi comment l’UE se prépare pour l’après-Bouteflika. En se référant à des sources européennes, Politico indique que les responsables algériens commencent à changer positivement de ton par rapport à l’UE. Ils ne sont plus dans la logique de remise en cause totale de l’accord d’association. De son côté, l’UE est là pour éviter que l’Algérie tombe entre les mains d’Al-Qaïda ou de Daech. Estimant que le changement est lent à venir en Algérie, l’UE prépare tout simplement l’après-Bouteflika. C’est du moins la conviction du président de North Africa Risk Consulting (Narco), Geoff Porter, cité par ce média.
La Commission européenne dit courtiser le régime algérien dans le but d’obtenir de nouveaux contrats avantageux d’approvisionnement en gaz et maintenir la stabilité de l’Afrique du Nord. Les différents responsables européens qui viennent en Algérie cherchent tout d’abord à renforcer les investissements des pays de l’Union, à garantir plus de ventes de gaz et à œuvrer à la stabilité de ce pays pour éviter des problèmes migratoires. L’UE est donc prête à accompagner l’Algérie dans ses efforts pour relancer son économie trop dépendante du pétrole.
Selon ce média américain implanté en Europe, et plus précisément à Bruxelles, la Commission européenne estime que les responsables algériens sont conscients de la nécessité d’aller vers un changement, en raison de la santé du président Bouteflika. «En Europe, ils attendent que le président Bouteflika tire sa révérence pour qu’il y ait un véritable changement de gouvernement», a affirmé Politico, citant une source de l’UE qui suit de près les relations entre l’Algérie et l’Union européenne.
Ce média souligne que les relations entre l’UE et l’Algérie sont entretenues par trois responsables européens. Il s’agit de l’Espagnol Miguel Arias Canete, en charge du dossier climatique, du Français Dominique Ristori, directeur général de l’Energie, et de l’Italienne Federica Mogherini, en charge des Affaires étrangères. L’UE, poursuit ce média, veut assurer ses arrières en œuvrant à ce que l’Algérie devienne la «Norvège du Sud» pour l’Europe. Car l’UE veut réduire considérablement sa dépendance du gaz russe, un pays avec lequel l’UE ne partage pas grand-chose sur le plan politique.
Ainsi, les responsables de l’EU suivent de très près l’évolution politique en Algérie pour «prévenir des situations qui feront plonger ce grand pays de l’Afrique du Nord ». L’Union européenne dispose d’un volume d’échanges commerciaux assez conséquent avec l’Algérie. Ces échanges se sont élevés à 52 milliards d’euros en 2014. Les responsables européens ont signifié à leurs homologues algériens qu’il est nécessaire de revoir les règles économiques s’ils veulent capter plus d’investissements, notamment dans le domaine énergétique. Ils veulent aussi que les entreprises européennes puissent rapatrier plus facilement leurs dividendes.
Selon Politico, en se référant à une analyse de Geoff Porter, les entreprises européennes recourent à des moyens détournés pour contourner les règles existantes et transférer leurs dividendes.
Sonia Baker
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