Bouguerra Soltani prépare-t-il un putsch contre Mokri ?
La guerre intestine refait surface dans la maison MSP, avec une nouvelle offensive que prépare l’ex-président du parti, Bouguerra Soltani, pour revenir à la tête du parti. Une «initiative», qualifiée par son promoteur d’«approche interne», est lancée pour «ramener le parti à sa ligne originelle initiée par son fondateur Mahfoud Nahnah». Pris de court, son rival, l’actuel président, Abderrezak Mokri, tente de colmater les brèches en déniant à l’initiative son caractère éminemment politique. Il reconnaît, ainsi, avoir été destinataire, il y a quelques mois, d’un «exposé» signé de son prédécesseur, dans lequel celui-ci aurait dressé «un état des lieux», mais sans aucune proposition pratique, selon Mokri qui se dit, dans un écrit diffusé sur le site officiel du parti, «ouvert à toute initiative», mais que seules les instances du parti sont «habilitées à trancher». Traduire : seul le rapport des forces au sein du parti peut changer les choses et, éventuellement, le destituer.
Se revendiquant lui aussi de la ligne de Mahfoud Nahnah, Abderrezak Mokri rappelle que la décision de quitter le gouvernement – le nœud gordien de tout ce remue-ménage – a été prise avant le cinquième congrès du parti, «pour protester contre les fraudes ayant entaché les législatives de 2012». «Le congrès, poursuit-il, n’a fait qu’entériner cette décision.» S’arc-boutant sur les structures qu’il a lui-même installées, Mokri répond que toutes les options prises ultérieurement pour rejoindre les partis de l’opposition, regroupés dans la Coordination nationale pour la transition et la démocratie (CLTD) et l’Instance de coordination et de suivi de l’opposition (ICSO) «ont été adoptées à l’unanimité par le conseil consultatif du MSP.
Se voulant rassurant, il affirme que «la cohésion et la sérénité au sein du parti n’ont jamais été aussi fortes qu’aujourd’hui» et que «rien ne perturbe vraiment cette sérénité». D’un ton mi-suffisant mi-alarmé, il dira que «nous sommes un parti démocratique qui accepte la divergence d’opinions en son sein. Il n’y a pas lieu de s’alarmer ; nous sommes confiants en nous-mêmes et rien ne nous arrêtera», a-t-il conclu.
R. Mahmoudi
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