Les législatives de 2017 attisent les dissensions au sein du FLN
De plus en plus de voix au sein du FLN s’élèvent pour dénoncer «les dérives dangereuses» de l’actuelle direction. Le mécontentement s’exprime de différentes manières. Boycott, sortie dans les rues et dénonciations dans la presse. Après plusieurs mouhafadhas à l’est et au sud, c’est au centre-est que la contestation enfle.
Ainsi, des parlementaires exclus du parti par la direction actuelle continuent à activer sur le terrain et à mobiliser la base contre le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani. A Sétif, le député et ex-vice-président de l’APN, Moad Bouchared, n’a pas perdu de son influence et mobilise ses troupes, apprend-on de sources internes au parti, pour élargir le front des redresseurs du FLN. A Bordj Bou Arréridj, c’est un autre parlementaire qui redouble d’activité sur le terrain, à savoir le sénateur Boualem Djaffar, farouche opposant au secrétaire général.
Pour répondre au dernier communiqué du secrétaire de la mouhafadha de cette wilaya, une dizaine de kasmate ont signé une déclaration dans laquelle elles appellent au redressement du FLN. Le secrétaire de la mouhafadha de Bordj Bou Arréridj, Mohamed Chérif Boubetra, avait condamné l’appel des quatorze grandes figures historiques à sauver le FLN. Les redresseurs appuient ainsi par leur déclaration le contenu de l’appel des moudjahidine et demandent simplement le départ de tous les membres de la direction actuelle.
L’approche des élections législatives attise ainsi les dissensions au sein de l’ex-parti unique. Les différentes factions des redresseurs se mobilisent par-ci, par-là pour contrer ce qu’elles considèrent comme une «opération de destruction du parti». Les redresseurs axent leurs attaques contre la direction actuelle sur son absence palpable dans les débats sur les sujets les plus vifs et sur son «reniement» de certaines positions historiques du parti.
La direction du parti, conduite par Amar Saïdani, qui n’est pas encore revenu de son long congé à l’étranger, a mis en place une commission d’évaluation des élus. Une commission qui est considérée par les adversaires de Saïdani comme une «arme» contre toutes les voix discordantes. Pour les redresseurs, Amar Saïdani prépare «une purge» à grande échelle pour écarter tous ses adversaires des prochaines élections législatives et locales.
Hani Abdi
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