Lorsque Makhloufi, Bourrada, Abbadi et Mahour Bacha dénoncent le bricolage des responsables du sport algérien
Les Jeux olympiques de Rio sont terminés pour les Algériens, les langues commencent à se délier. On règle des comptes. On dénonce. En fait, on dit les choses telles qu’elles sont, des vérités pas bonnes à entendre par les responsables du sport algérien. Ainsi, l’unique athlète algérien à avoir décroché deux médailles dans une même olympiade, Taoufik Makhloufi n’a pas attendu longtemps pour «taper» sur les responsables sportifs algériens. A la fin de la course, il a fait cette fracassante déclaration à la chaîne qatarie Bein Sports qui en dit long sur le marasme qui secoue le sport algérien : «Je suis entré dans l’histoire du sport algérien, j’en suis très heureux, je dédie cette médaille au peuple algérien, aux sportifs algériens qui ont pris part aux JO de Rio, les Arabes et les musulmans.
Malheureusement, l’Etat algérien donne des moyens aux responsables du sport algérien pour les mettre à la disposition des sportifs, mais certains d’entre eux ont trahi sa confiance. Il y a eu malversation. J’espère que les choses vont s’améliorer pour le bien du sport algérien, nous avons encore beaucoup à donner. Je veux encore dire que les Algériens ont le droit de fêter cette médaille, mais pas les responsables du sport algérien qui ont déçu tout le monde, et le peuple et l’Etat algérien, et ont même mis les bâtons dans les roues, n’assurant pas leur responsabilité comme s’ils étaient contre le développement et l’épanouissement du sport algérien.» Aujourd’hui dimanche, c’est au tour de l’entraîneur Ahmed Mahour Bacha de réagir à travers son compte Facebook. «Maintenant que les Jeux olympiques sont finis, il va falloir que je me débrouille afin de rapatrier mon adjoint Hocine Mohamed vers Alger, puisqu’il est venu à Rio avec un simple billet aller sur un vol régulier d’Emiraty Fly. Malgré le fait que l’avion « Air COA » repartira vers Alger au trois quarts vide, un refus, net et sans appel, lui a été signifié de la part du chef suprême de la délégation, quant à la possibilité qu’il reparte avec nous sur le même vol. « La seule solution pour que tu voyages avec la délégation, c’est de t’accrocher à l’avion avec une corde. » Telle fut la réponse officielle du COA.»
Comment alors exiger des résultats, avec ce genre de pratiques, celle d’un autre siècle ? L’athlète Bourrada avait lui aussi dénoncé la mauvaise préparation, le manque de moyens, et différents problèmes qu’il avait subis à Rio, notamment le fait que son entraîneur n’avait pas de badge, le fait qu’il soit «abandonné, lui et son staff au stade» avant de rentrer au village olympique en bus au moment où les cinq véhicules mis à la disposition de la délégation étaient «occupés par on ne sait qui». Un autre sportif est venu noircir le tableau du sport algérien, ou plutôt de certains responsables, il s’agit du boxeur Abbadi Ilyes qui a réagi à travers une lettre qui vous laisse perplexe. Il dénonce le manque de moyens en faisant la comparaison avec d’autres disciplines telles que le volley-ball et le football, mais aussi une mauvaise préparation et prise en charge.
Après cela, peut-on exiger des résultats à nos sportifs, dont beaucoup sont livrés à eux-mêmes ? Il faut peut-être penser à préparer d’abord les gestionnaires et responsables du sport algérien…
Réda B.
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