Merkel veut des accords pour le renvoi des migrants maghrébins
Angela Merkel fait pression sur l’Union européenne afin d’aller vers la signature d’accords de réadmission de migrants avec les pays nord-africains. Cherchant par tous les moyens à arrêter le flux migratoire important vers l’Allemagne, Angela Merkel est ainsi décidée à peser de tout son poids pour la conclusion, dans les plus brefs délais, de ces accords qui vont lui permettre de renvoyer facilement et rapidement les migrants maghrébins. La chancelière allemande veut en effet rééditer le pacte controversé conclu avec la Turquie. Le pacte signé avec Ankara, faut-il le souligner, prévoit que le pays reprenne les migrants rejoignant illégalement la Grèce. En contrepartie, l’UE lui verse trois milliards d’euros sous forme d’aide à la bonne prise en charge des millions de réfugiés, notamment syriens, qui se trouvent sur son sol.
L’UE s’est aussi engagée, pour chaque Syrien renvoyé, à en «réinstaller» un autre depuis la Turquie. «Nous allons devoir conclure des accords semblables avec d’autres pays, grosso modo en Afrique du Nord, pour mieux maîtriser les routes migratoires dans le centre de la Méditerranée», a-t-elle déclaré au Passauer Neue Presse et au Ruhr Nachrichten. Angela Merkel estime que «de tels accords sont aussi dans l’intérêt des gens qui fuient». La chancelière allemande veut qu’il y ait des accords similaires avec l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et l’Egypte. Cela, au moment où la Turquie menace de ne plus appliquer cet accord crucial limitant l’afflux de migrants en Europe faute de libéralisation du régime de visa pour les Turcs. Angela Merkel a déjà sollicité l’Algérie pour la facilitation du renvoi des demandeurs d’asile.
Lors de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en Allemagne, la chancelière avait officiellement demandé plus de souplesse dans les procédures de réadmission des demandeurs d’asile algérien expulsés vers leur pays d’origine. Aussi, le Parlement allemand avait adopté un texte dans lequel il considérait l’Algérie comme un pays sûr, dont les ressortissants ne peuvent plus bénéficier du droit d’asile en Allemagne. Il faut rappeler que des centaines d’Algériens sont partis ces deux dernières années en Allemagne où ils demandent l’asile politique.
Hani Abdi
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