La police niçoise à une musulmane sur la plage : «Au nom de la loi, déshabillez-vous !»
La police française a été mise dans une situation à la limite du burlesque par les autorités politiques. Alors que nous croyions que tous les efforts étaient concentrés sur la lutte contre l’hydre terroriste, les forces de sécurité sont mobilisées pour traquer les femmes «trop» vêtues sur les plages. Il en est ainsi de cette musulmane qui a cru être encore à l’ère de la liberté dans le pays de la démocratie et qui s’est retrouvée encerclée par quatre policiers. Motif de l’interpellation : sa tête, ses épaules, son dos et ses jambes n’étaient pas suffisamment exposés au soleil. C’est que dans la France de François Hollande et de Nicolas Sarkozy, ne pas exhiber toutes les parties de son corps est une infraction punie par la loi.
Cette histoire, qui eût pu être drôle si elle n’impliquait pas une grave dérive totalitaire et un glissement communautariste dangereux, nous renvoie vers le phénomène contraire. La France, pays traditionnellement ouvert et tolérant, n’interdit pas le nudisme et ne considère pas l’exhibitionnisme comme une atteinte à la pudeur ou à la sécurité, quand bien même – hypocrisie oblige – les plages réservées aux naturistes sont mises en quarantaine puisqu’éloignées des autres espaces ouverts au grand public, tant les adeptes de ce mode de vie excentrique agressent par leur impudeur la vue des baigneurs en maillot.
On ne connaît pas la nationalité de la pauvre dame victime de la persécution de la police de Christian Estrosi. Mais qu’elle soit algérienne, marocaine ou tunisienne, c’est une Maghrébine qui a été humiliée et forcée à se défaire d’une partie de ses vêtements pour être en règle avec un arrêté municipal stupide, rendu par le maire de Nice, Philippe Pradal, au lendemain de la rixe qui a opposé une famille marocaine à des habitants corses. La fausseté a atteint un degré tel que les partisans de l’interdiction de la tenue de baignade couvrant la tête et l’ensemble du corps – mais qui n’a rien à voir avec le tchador et la burqa – sur les plages françaises ne prohibent pas leur vente et n’osent pas enjoindre aux grandes et influentes marques mondiales de prêt-à-porter et de tenues de sport qui les fabriquent d’arrêter de les produire. Au contraire, le marché est en pleine expansion et les modélistes redoublent d’ingéniosité pour donner à cet accoutrement une apparence esthétique et des couleurs chatoyantes.
Ce qui vient de se passer à Nice confirme, en tout cas, l’égarement des dirigeants politiques français qui se noient dans de fausses solutions en voulant bâtir les fondations de la lutte contre le radicalisme islamiste sur du sable.
M. Aït Amara
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