La vérité vient de Ouargla
Par Kamel Moulfi – Le «cri de détresse des souscripteurs de l’AADL de Ouargla» lancé à travers Algeriepatriotique (voir article du 16 août 2016) semble avoir été entendu par les autorités… une semaine après. Ils avaient dénoncé «le gel de plusieurs projets de construction de logements sous différentes formules existantes». «Les projets avancent en titubant et risquent de s’arrêter à tout moment. Pis encore, le projet AADL de Ouargla est gelé», avaient-ils fait savoir dans un courriel adressé à notre journal. Ils ont dit la vérité, sans fard, dans un langage sans fioritures, en évoquant ce qu’ils estiment être une supercherie, et cette vérité a été confirmée, hier, par le ministre de l’Habitat à travers l’annonce de la décision de suspendre le directeur de wilaya concerné.
Le ministère a été bien avisé de ne pas attendre la manifestation de rue et la violence qui accompagnent le mécontentement, très fort s’agissant de la question pressante du logement. Les discours officiels concernant le programme public de construction de logements, parsemés de contradictions et d’inexactitudes sur l’état d’avancement des différentes formules qu’il comporte, ne résistent pas aux faits. Tenter de démontrer que les promesses faites aux citoyens, impatients d’avoir un logement neuf, sont tenues, et les laisser croire qu’ils auront bientôt leurs clés, relève de la mission impossible quand on connaît les réalités. Dans ce domaine, les délais ne sont pas respectés, au point où l’expression qui convient le mieux à la formule AADL, aux yeux de ses souscripteurs, est «calendes grecques», en référence aux échéances de livraison, élastiques, sans cesse reportées.
Alors que penser de la certitude chez Abdelmadjid Tebboune – un vœu pieux pour tous les autres – qu’en 2018, il n’y aura plus de crise de logement en Algérie ? Mais attention de croire qu’il n’y a que des mécontents dans cette affaire. Des logements sociaux en nombre indéterminé ont été indûment attribués à des personnes qui s’en sont servis pour s’enrichir par la spéculation immobilière. Et ces heureux privilégiés savent que personne ne viendra leur demander des comptes.
K. M.
Comment (5)
Les commentaires sont fermés.