Le terrorisme, cette monnaie du burkini
Par Saadeddine Kouidri – Quand on affirme que «le libéralisme porte en lui le terrorisme comme la nuée dormante porte l’orage», on n’est pas loin de la vérité, mais on n’est pas dans le vrai, car le libéralisme ne porte pas mais se sert des religions pour nous faire la guerre et nous éloigner des préoccupations de la vie où tout simplement nous l’ôte. Ce qui porte le terrorisme, ce sont les religions aux mains des politiques.
Depuis toujours, les démocrates à travers le monde s’étaient accommodés des royaumes qui pratiquent l’islamisme et soumettent leurs peuples à la charia, la loi divine, tout en dénonçant jusqu’à la moindre des failles aux libertés dans les Etats nouvellement indépendants. Ils ont préféré faire la guerre à la république de Libye que de faire la guerre ne serait-ce que commerciale, un boycott des produits, au royaume d’Arabie Saoudite ou à cette autre pratique du terrorisme de l’Etat d’Israël sur le peuple palestinien depuis plus de soixante ans.
Le monde occidental a l’expérience du pouvoir religieux et de ses méfaits, d’où il en est sorti grâce à la révolution qui arracha le pouvoir au clergé et qui permit la laïcité. Ce monde, et particulièrement ces intellectuels, ne veulent pas nous faire bénéficier de leurs expériences, de leurs acquis, bien au contraire, alors que l’islam a cette particularité de refuser tout clergé contrairement aux autres religions. Le pire, aujourd’hui, est que des laïcs préconisent à leurs citoyens de culture et de religion musulmane non seulement un clergé, mais, en sus, un leader à ce «clergé», un étranger à l’islam alors qu’il est plus facile de commencer à faire respecter la loi républicaine-laïque tout simplement pour aboutir à un meilleur résultat, c’est-à-dire la neutralisation de l’islamisme.
Il y a un lien direct entre cette démolition des républiques afghane, irakienne, somalienne, libyenne syrienne, yéménite, et ce refus d’exiger la sécularisation dans ces pays «musulmans», alors qu’on exige à ces mêmes républiques et à juste titre «la démocratie du processus électoral». Ce lien est le refus de plus d’émancipation, d’égalité aux ex-indigènes qui découle de la lutte néocoloniale que livrent les anticommunistes au monde, sachant que seule l’existence de l’ex-URSS avait permis un Mouvement de libération national. L’anticommunisme après la chute du mur de Berlin ne pouvait être la liberté des peuples comme il a été entrevu par la majorité des démocrates, mais bien au contraire. Le contraire ne pouvait mener qu’à la remise en cause des indépendances.
Pour cette tâche, le terrorisme islamiste devenait une stratégie et pour commencer, il a fallu s’assurer que dans ces républiques, la conscience religieuse, maintenue et développée durant la période coloniale, demeure dominante y compris dans la diaspora.
Après les associations religieuses, le MIA, le FIS et ses GIA luttaient pour le pouvoir au nom de Dieu contre le peuple algérien de 1979 à 1999. Les pouvoirs, à travers le monde, ont cet intérêt de maintenir les peuples dans une conscience religieuse avec une charia dont ils fixent les limites, mais pas dans le même but. Le pouvoir national pour s’éterniser et le pouvoir étranger pour faciliter le travail à sa cinquième colonne.
Certains affirment que l’islam en France est importé ; un cheval de Troie. Avec une telle approche, on pousse à mal nommer les choses. Le terrorisme aujourd’hui, s’il est islamiste, il était chrétien, il est celui de l’Etat juif à ce jour. Il peut se manifester en tout temps et en tout lieu du monde capitaliste. Il est latent ou en activité.
L’arme la plus efficace contre l’utilisation des religions reste la sécularisation comme loi universelle. Cette arme doit s’adosser à la lutte contre le chômage, et tous les maux sociaux, sinon le capitalisme finira par imposer, comme il a imposé aux peuples et à leurs Etats sa monnaie, ses tenues particulières au tiers-monde pour l’évacuer encore une fois de l’histoire à l’instar du colonialisme des siècles précédents. A la monnaie s’ajoute donc la tenue que Monia Sanekli dévoile en rappelant que «la burqa que portent certaines musulmanes n’est pas un simple habit, c’est une ontologie qui porte et transmet un système de valeurs, un mode de vie, un projet de société et une résolution de conquête». Parler de reconquête serait plus juste.
Au voile et à la burqa s’ajoutent aujourd’hui le burkini, ces étendards des terroristes-islamistes qui consolident la domination de l’hydre mondiale par quoi François Morin désigne l’oligopole bancaire
S. K.
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