Surfacturation d’électricité : graves accusations du syndicat des travailleurs
Le syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz (Snategs) jette un véritable pavé dans la mare. Dans un communiqué de presse, ce syndicat dit informer l’opinion publique sur la surfacturation des primes fixes d’abonnement dont ont été victimes huit millions de clients. Se référant à une étude technique qu’il a réalisée, le Snategs dit ainsi confirmer «la violation des directives de la Commission de régulation d’électricité et gaz (Creg) par la surfacturation au niveau des primes fixes (frais d’abonnement) sur les factures de huit millions d’abonnés dits “ordinaires”». Cette violation, précise ce syndicat, a été pratiquée pendant «une durée de dix ans».
Le Snategs dit avoir communiqué ce dossier au P-DG du groupe Sonelgaz en sa qualité de partenaire social afin de «procéder au redressement de la situation et rembourser chaque victime de cette surfacturation». Ce syndicat autonome explique le sens de sa démarche qui voulait sauvegarder l’image de marque de l’entreprise par devoir moral à la protection des droits du consommateur.
Le Snategs regrette que «le groupe Sonelgaz s’est contenté uniquement du redressement des primes fixes (frais d’abonnement) dès réception du dossier d’expertise, sans pour autant donner suite à notre doléance». Il affirme avoir été obligé de «saisir la Commission de régulation d’électricité et gaz ainsi que l’Inspection générale des Finances (IGF) et le président de la République pour inciter le groupe Sonelgaz au remboursement des victimes de cette surfacturation.
Le Snategs relève non sans regrets qu’«aucune suite n’a été donnée à ce jour par (ces) organismes et par la présidence de la République». Le syndicat souligne, en revanche, que le directeur de distribution de Guelma (Sonelgaz) a déposé plainte contre son président, Raouf Mallel pour «vol de documents et divulgation de secrets professionnels». Le Snategs déplore ainsi l’attitude «fortuite et inexpliquée» de ce directeur et affirme avoir agi en tant que syndicat de l’intérêt de l’entreprise et de sa réputation.
Le syndicat assure être prédisposé à coopérer sur ce dossier «auprès de la société civile et des associations de défense des droits du consommateur». Il dit être prêt à fournir tous les éclaircissements nécessaires sur cette affaire de surfacturation et sur les dispositions réglementaires. «Nous sommes déterminés à lutter contre la mauvaise gestion et contre toute forme de corruption à l’intérieur et à l’extérieur du groupe Sonelgaz», précise le Snategs dans le même communiqué, assurant qu’il restera «fidèle à (ses) principes et (ses) valeurs afin de défendre les intérêts des travailleurs, de la nation et donner une nouvelle image du groupe tout en rétablissant la confiance des consommateurs. Ce syndicat autonome refuse ainsi de renoncer à ce dossier.
Sonia Baker
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