Amar Brahmia : «Ceux qui colportent des rumeurs veulent nuire au sport algérien»
Actualisé – C’est dans une ambiance très tendue que le chef de la délégation algérienne aux Jeux olympiques de Rio a animé sa conférence de presse ce lundi matin, au siège du Comité olympique algérien (COA) à Ben Aknoun, à Alger. Des échanges verbaux très musclés ont eu lieu entre le conférencier et des journalistes qui lui ont «tendu une embuscade». L’orateur a affirmé, dès l’entame de sa conférence, que les informations qui ont circulé sur lui et le reste de la délégation, à leur retour de la ville brésilienne, n’étaient que des on-dit infondés. «Beaucoup de rumeurs ont été injustement colportées», a, en effet, clamé Amar Brahmia, en précisant qu’il a «payé de [sa] poche» tous les frais inhérents à son déplacement hors délégation officielle. «Je vous donnerai l’adresse de l’hôtel où était hébergée ma famille à Rio et vous pourrez vérifier vous-mêmes», a-t-il lancé à l’adresse des journalistes.
«Que ceux qui ont évoqué l’existence de détournements de fonds publics apportent des preuves !», a-t-il mis au défi indirectement les athlètes qui ont multiplié les accusations contre les responsables des instances sportives nationales. «Je n’ai pas à commenter les déclarations de Toufik Makhloufi», a déclaré Amar Brahmia, ajoutant qu’il «refuse de polémiquer» et que «tout ce que» le détenteur de deux médailles d’argent a dépensé «lui a été restitué». Le chef de la délégation ne s’est pas empêché de donner les chiffres relatifs à la préparation d’un des athlètes les plus virulents contre les responsables algériens : «Larbi Bouraâda a bénéficié de plusieurs prises en charge à chaque fois qu’il en a fait la demande. Les frais de ses préparations se sont élevés à 60 000 dollars», a asséné Amar Brahmia. Une «vérité» que l’athlète mécontent s’est bien gardé de dévoiler et qui ne manquera certainement pas de le faire réagir.
Quand bien même le représentant officiel de l’Algérie pourrait être sincère, il n’en demeure pas moins qu’un tel comportement ne pouvait que prêter à confusion et donner lieu des soupçons, dont il doit assumer l’entière responsabilité. Le chef de la délégation algérienne a, par ce geste, confondu mission officielle et voyage touristique, impliquant ainsi, maladroitement, toute sa famille dans un scandale médiatique.
L’ancien athlète a accusé «certains» de vouloir «porter atteinte au sport algérien en profitant de la maladie du président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf», sans les citer. Le chef de la délégation algérienne à Rio a, en outre, dressé un bilan mitigé de la participation algérienne aux Jeux olympiques. «Il y a du bon et du moins bon dans la participation algérienne à Rio», a-t-il soutenu, lors de la conférence de presse qui se tient au moment où nous rédigeons ces lignes.
Pathétique polémique et crépage de chignon entre les différentes acteurs de la vie sportive algérienne pendant que les grandes nations comptent leurs nombreuses médailles et que nos responsables politiques regardent ce spectacle désolant sans bouger le petit doigt.
Réda B.
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