Exclusif – Ghaleb Bencheikh et Tahar Ben Jelloun membres de la Fondation pour l’islam de France
Algeriepatriotique a appris de sources sûres que les représentations musulmanes en France et les autorités françaises sont parvenues à un accord sur la présidence et la composition de la Fondation pour l’islam de France. Nos sources indiquent, en effet, que la fondation sera officiellement présidée par Jean-Pierre Chevènement qui sera secondé par le théologien Ghaleb Bencheikh, l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun, Kamel Kabtane, imam de la mosquée de Lyon, et une femme d’origine marocaine, dont nous n’avons pas encore obtenu le nom. Le conseil d’administration de cette nouvelle institution, qui sera installée officiellement en octobre ou en novembre prochain, sera composé de onze membres. Le conseil comptera également en son sein des représentants des ministères de l’Intérieur, de la Culture et de l’Education, outre le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech. Deux donateurs qui financeront la fondation feront partie du conseil. La loi de 1905 sur la laïcité interdisant aux institutions françaises de s’impliquer dans le financement ou la gestion des instances religieuses et des lieux de culte.
Nous avons appris aussi que la Fondation pour l’islam de France sera dotée d’un conseil d’orientation qui sera composé de quinze ou vingt membres. Sept membres du CFCM feront également partie de ce conseil dont la coordination a été confiée à l’actuel recteur de la Grande Mosquée de Paris, le Dr Dalil Boubakeur, a encore appris Algeriepatriotique.
Dans une déclaration aux médias français, aujourd’hui mardi, Jean-Pierre Chevènement a tenu à lever toute équivoque sur sa présence à la tête de cette nouvelle institution. «Je présiderai la Fondation pour l’islam de France de façon transitoire et cela ne contredit en rien mes principes laïcs que je continuerai à défendre», a souligné l’ancien ministre de l’Intérieur et président de l’Association France-Algérie.
De son côté, M. Abdallah Zekri, secrétaire général du CFCM, a émis le vœu que cette fondation réussisse et qu’elle aboutisse à des résultats positifs «contrairement à l’ancienne qui a failli». Le président de l’Observatoire contre l’islamophobie a également souhaité que la Fondation pour l’islam de France ne soit pas minée par des luttes intestines de sorte à pouvoir «avancer dans la formation des imams». «Je pense qu’il y a des donateurs qui sont disposés à financer la fondation, car la loi française proscrit les financements étrangers émanant des pays musulmans», a soutenu Abdallah Zekri.
La désignation de Jean-Pierre Chevènement à la tête de la nouvelle fondation cultuelle avait suscité une vive réaction des représentants de l’islam de France, qui reprochaient aux responsables politiques français de confier cette instance à un non-musulman. Une réunion marathonienne entre le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et les représentants du CFCM, jeudi dernier, avait finalement réussi à aplanir les différends.
La création de cette fondation intervient dans un contexte très tendu en France né des attentats terroristes qui ont secoué plusieurs villes de ce pays et ont fait de nombreux morts depuis novembre 2015. Des attentats qui ont donné lieu à des frictions entre les différentes communautés, dont une rixe en Corse qui continue d’alimenter la polémique.
Mohamed El-Ghazi
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