Ouargla : un parc d’attractions de 4 milliards de dinars abandonné
Des habitants d’Ouargla dénoncent de plus en plus la mauvaise gestion et les négligences des responsables locaux. Dans une série de photos adressées à notre site, ils démontrent l’abandon total d’un parc d’attractions, qui aurait coûté aux contribuables la bagatelle somme de 4 milliards de dinars.
Sur les photos, on voit bien ce parc situé dans la ville d’Ouargla complètement délabré, envahi par toutes sortes de détritus mais surtout fermé. Ces habitants, qui pointent d’un doigt accusateur les responsables de la wilaya à tous les niveaux, affirment que cet immense espace qui aurait pu être un haut lieu de détente, de divertissement et de loisirs a été transformé, à cause de la bêtise humaine, en un lieu de délinquance et de débauche. Ils assurent qu’il est depuis des années fermé. «Aucun investisseur n’a été désigné pour l’exploitation de ce parc qui aurait pu générer tout au moins une trentaine de postes d’emplois», écrivent-ils dans un courriel dans lequel ils dénoncent en des termes durs l’abandon de la wilaya qui souffre d’un manque criant en matière de développement.
Ce n’est pas la première fois que des habitants d’Ouargla montent au créneau pour dénoncer l’absence de développement dans leur région. En effet, il y a à peine une semaine, un groupe de citoyens de cette wilaya, complètement désabusés, se sont adressés à Algeriepatriotique pour décrire leur désarroi face à la dégradation intenable du cadre de vie dans leur région. Par des images édifiantes, voire même choquantes, qu’ils nous ont fait parvenir, ces habitants démontrent que, bien qu’officiellement riche notamment grâce à son pétrole, Ouargla souffre d’un manque terrible d’infrastructures indispensables pour assurer un cadre de vie appréciable. Cela alors que le gouvernement dit œuvrer, depuis une décennie, pour rattraper le retard dans le Grand Sud.
Tout un fonds a été créé pour assurer le développement de cette immense partie du pays. Mais les images affreuses que nous ont fait parvenir ces habitants donnent une preuve bien palpable et visible de cette absence de développement dans cette région. Des routes abîmées, trouées, des trottoirs qui n’ont que le nom, des bâtisses en ruines, des édifices publics totalement dégradés, des eaux usées qui remontent à la surface en plein centre urbain, des gravats et des détritus qui auréolent les allées et les artères de la ville. Ce triste décor est malheureusement le même dans toutes les communes et les localités de cette wilaya, considérée comme l’une des plus riches d’Algérie. Nous pouvons même dire que c’est le propre de toutes les régions du Sud qui n’échappent pas à cette triste réalité de manque criant de développement, à tout point de vue.
Et les gens du Sud commencent à dénoncer sérieusement les graves négligences des responsables locaux. Ils exigent leur part de développement et s’intéressent de très près à la gestion des deniers publics. Il est à espérer que les autres populations du Sud suivent l’exemple des habitants d’Ouargla qui refusent de se taire et de taire la lamentable situation de leur wilaya.
Sonia Baker
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