Le pétrole en hausse à l’approche de la réunion d’Alger
Le prix du pétrole gagne des points. Le baril de l’or noir s’est vendu aujourd’hui à la Bourse de Londres à 49,50 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 49,50 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 24 cents par rapport à lundi. Même tendance aux Etats-Unis où le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) a gagné 31 cents en se vendant à 47,29 dollars.
Cette légère hausse de l’or noir semble être liée à deux facteurs. Le premier est que le dollar s’est renforcé ces dernières semaines par rapport à l’euro. Cela a provoqué une baisse des contrats à terme sur le pétrole brut. «Le billet vert, dont la force nuit aux échanges pétroliers car ils sont libellés en dollars, s’est en effet stabilisé lundi après sa forte hausse de vendredi dans la foulée des déclarations de plusieurs responsables de la Fed qui ont relancé les spéculations sur une hausse des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année», expliquent les analyses. Mais cela n’explique pas tout.
Le marché pétrolier bénéficie d’un important appui psychologique lié à l’approche de la réunion des membres de l’Organisation des pays producteurs du pétrole (Opep) le mois de septembre à Alger. L’objet de cette réunion, c’est de conclure un accord entre tous les pays membres qui permettra au prix du pétrole de rester dans la fourchette acceptable de 45 à 60 dollars. Les échos sur un probable accord dans ce sens impacte ainsi les cours du pétrole qui restent très instables pour une multitude de raison.
L’Algérie fait partie des pays qui œuvrent pour un prix de pétrole de plus de 50 dollars. Elle redouble d’efforts dans les coulisses afin de convaincre de gros pays producteurs comme l’Arabie Saoudite pour accepter une politique de stabilisation des prix autour des 50 dollars. Dans son travail de lobbying, l’Algérie est appuyée par le Venezuela.
Ainsi donc, l’Algérie place beaucoup d’espoir sur cette réunion afin de permettre au marché pétrolier de se maintenir à un niveau appréciable et, surtout, afin d’éviter un effondrement total tel que celui des années 1980 qui serait fatal pour le pays. En pleines réformes économiques, l’Algérie veut rallonger la période de «grâce» en cherchant à maintenir la rente pétrolière à un certain niveau afin que les caisses de l’Etat ne se vident pas rapidement.
Pour cela, il faut donc stabiliser le prix à un certain niveau. Et cette stabilisation passe inéluctablement par un accord à Alger. Pour de nombreux observateurs, cette réunion sera celle de la dernière chance. Autrement dit, si elle échoue, le pétrole risque de plonger à des niveaux très bas.
Sonia Baker
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