Sahara occidental : Mogherini souligne la nécessité de rétablir la Minurso dans la plénitude de ses fonctions
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a souligné mercredi la nécessité de rétablir la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) dans la plénitude de ses fonctions.
«Le 26 Juillet 2016, le secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a informé le Conseil de sécurité des Nations unies sur la Minurso et a déclaré que 25 fonctionnaires de la mission ont rejoint leurs postes. Le rétablissement de la Minurso dans la plénitude de ses fonctions ne doit pas être abordé sous l’angle du nombre, mais sous celui de la restauration de sa capacité à exercer pleinement son mandat », a-t-elle écrit dans sa réponse à l’eurodéputée Paloma Lopez qui l’interpellait sur les mesures à prendre pour permettre à la Minurso d’exercer pleinement ses fonctions.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté fin avril une résolution prorogeant d’un an le mandat de la Minurso et jugeant «urgent» que la mission puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions dans un délai de 90 jours.
La résolution du Conseil adoptée lors d’un vote par 10 voix pour, deux contre (Venezuela et Uruguay) et trois abstentions (Angola, Nouvelle-Zélande et la Russie), a déploré que la «capacité de la Minurso de s’acquitter pleinement de son mandat ait été limitée», l’essentiel de sa composante civile, y compris le personnel politique, ne pouvant exercer ses fonctions dans la zone d’opérations de la mission.
Plus de 80 fonctionnaires civils de la Minurso ont été expulsés en mars dernier du Sahara occidental par le Maroc à la suite de déclarations du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui a qualifié «la présence marocaine au Sahara occidental d’occupation», lors d’une visite début mars dans un camp de réfugiés sahraouis.
La haute représentante de l’Union européenne (UE) aux Affaires étrangères et la politique de sécurité a réaffirmé, par ailleurs, le soutien de l’Union aux efforts déployés par le Secrétaire général des Nations unies pour «parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes de la Charte de l’ONU».
L’UE, a-t-elle poursuivi, a exprimé, à plusieurs reprises, ses préoccupations au sujet de la longue durée de ce conflit et de ses implications sur le respect des droits de l’homme au Sahara occidental.
Dans des questions écrites adressées à Mogherini, les eurodéputés Paloma Lopez et Javier Couso ont pressé l’UE de prendre un «engagement ferme» pour le rétablissement de la Minurso afin qu’elle puisse accomplir sa mission et organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui en vue de mettre fin à l’occupation marocaine.
Dénonçant «la recrudescence de la violence et des mesures de répression» à l’égard de la population sahraouie dans les territoires occupés, Paloma Lopez a exhorté Mogherini à prendre les mesures nécessaires pour que la Minurso puisse organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental avant le 30 avril 2017.
Elle a jugé, à ce titre, que le retour de seulement 25 membres de la mission à leurs postes «insuffisant» pour mener à bien son mandat, et «ne respecte pas» les termes de la résolution du Conseil de sécurité.
De son côté, le député européen Javier Couso a appelé l’UE à soutenir «fermement, les efforts de l’ONU pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental» afin de « garantir l’indépendance » de cette dernière colonie en Afrique et «aider à stabiliser une région voisine extrêmement importante».
Il a regretté, en outre, que plus de deux décennies se sont écoulées sans qu’un tel référendum n’ait eu lieu, soulignant que la perduration de cette situation a permis au Maroc de «piller les ressources du territoire et de commettre des violations systématiques des droits de l’homme, en recourant à la détention arbitraire, la torture et le terrorisme contre le peuple sahraoui».