L’armée sahraouie déploie des missiles pour parer à toute attaque aérienne du Maroc
L’armée sahraouie a déployé des missiles sol-air dans la région de Guerguarate pour protéger les troupes en mission dans cette zone, suite au survol de cette région ces deux derniers jours par des chasseurs de l’armée marocaine, apprend-on de sources sûres. L’armée sahraouie a activé le système de mission déjà mis en place pour parer à toute éventualité. «Les systèmes de missiles antiaériens sont déjà en service», a affirmé un haut responsable au ministère sahraoui de la Défense. L’armée sahraouie a montré des images de ces batteries déjà déployées dans la région, située à environ 10 kilomètres de la frontière mauritanienne. Par le déclenchement de ce système de défense, l’armée sahraouie veut, en effet, contrôler toute la zone sud du Sahara Occidental afin de repousser toute tentative d’intrusion d’éléments de l’armée coloniale marocaine.
Selon les médias sahraouis, ce déploiement, dont la nécessité a été mise en avant par le chef d’état-major des forces armées sahraouies, a été approuvé par tous les responsables sahraouis, tout en signalant aux Nations unies la présence d’avions militaires marocains dans la région. Une présence qui a été confirmée par les médias marocains eux-mêmes. Le système de défense mis en place est d’origine soviétique. Il s’agit du système de missiles SA-6 Gainful, qui a prouvé son efficacité notamment lors de la guerre de 1973. L’installation de ce système en 1981 avait été vivement contestée par le Maroc qui y voyait une menace directe. D’ailleurs, l’armée marocaine avait fini par perdre la même année un avion de chasse F-13, deux Mirage de fabrication française et un Hercule C-130 près de Guelta Zemmour. Quelques années plus tard, en 1988, le Maroc a accepté un cessez-le-feu. Et, depuis, aucun avion marocain ne s’est aventuré dans cette zone tampon. Mais, en ce début de septembre, des chasseurs-bombardiers de l’armée marocaine se sont approchés au plus près de cette frontière.
Rabat fait de la gesticulation mais sait que son armée risque de payer cash un comportement maladroit face à des troupes sahraouies aguerries et nettement mieux équipées et entraînées qu’au début des hostilités. Le Maroc, dont le plan d’autonomie ne convainc personne, cherche désespérément à brandir la menace de la guerre pour tenter vainement d’influencer les grandes puissances et gagner du temps, en retardant la reprise des négociations avec le Front Polisario et en faisant ainsi perdurer un conflit qui commence sérieusement à agacer la communauté internationale.
Hani Abdi
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