Ecole : l’arme des islamistes
Par Kamel Moulfi – Le MSP d’Abderrezak Mokri annonce l’intention des islamistes de tout faire pour conserver leur monopole politique et idéologique sur l’école, établi depuis de longues années et qu’ils estiment sérieusement menacé actuellement par l’action de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit. Ils essaient, par leur propagande mensongère, de faire croire que la bataille de l’école menée par la ministre et les forces sociales et politiques qui la soutiennent porte non pas sur la sortie de la médiocrité, mais sur l’abandon de l’identité nationale, sous-entendu arabité et islamité.
Sur cette base, le MSP compte ainsi mobiliser un «front national uni» pour faire barrage aux réformes envisagées par la ministre (voir l’article d’Algeriepatriotique). Dans leur offensive incessante contre Mme Benghebrit depuis sa nomination au gouvernement en 2014, les islamistes ont utilisé différents angles d’attaque qui ont pour source commune les questions essentielles d’identité, que sont la religion et la langue nationale, allant jusqu’à la caricature, puisqu’ils l’ont accusée, au départ, à titre personnel, d’être d’origine juive avant d’abandonner ce grossier prétexte pour se concentrer sur le contenu des programmes et soulever le fameux problème de la derdja (langue arabe parlée) que des experts ont recommandé d’utiliser dans les tout premiers moments de l’apprentissage scolaire.
Puis ce fut l’affaire de la fraude massive à la session de mai du bac 2016, agrémentée de futilités montées en épingle par les islamistes. Aujourd’hui, une nouvelle année scolaire commence, une année d’épreuves pour Nouria Benghebrit. Tout dépendra, non pas de son courage et de sa détermination qui ne sont plus à prouver, mais de la capacité de la société algérienne à résister et à s’engager dans la démarche de modernisation en cours.
Les jours qui viennent permettront de savoir quel impact réel a eu l’agitation fébrile des islamistes sur le corps enseignant et sur les parents d’élèves et quelle influence ils ont encore, d’une façon plus globale, sur la sphère de l’éducation, principalement sur les fonctionnaires et cadres du ministère dont le comportement a été jusqu’alors ambigu dans la mise en œuvre, toujours incomplète, des mesures recommandées par la commission nationale chargée de la réforme du système éducatif, installée en 2000.
K. M.
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