Escalade marocaine à Alguergarat : le représentant du Polisario rencontre le président du Conseil de sécurité
Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari, a été reçu mercredi à New York par le président du Conseil de sécurité, Gerard van Boheman, avec lequel il a évoqué la situation dans la zone d’Alguergarat. Au cours de cette réunion, Boukhari a informé le président du Conseil de sécurité sur la situation créée dans la zone d’Elgargarat qui représente «un défi aux termes du cessez-le-feu convenus par les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, avec les Nations unies».
A ce titre, Boukhari a transmis à Van Boheman la position prise par le Front Polisario pour relever ce défi qui «met en péril la perspective d’une solution pacifique au conflit et implique une menace directe à la stabilité et à la sécurité dans la région». Boukhari a réitéré l’appel sur «l’urgente nécessité pour le Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités pour éviter que la situation créée unilatéralement par le Maroc ne débouche sur un scénario de conflit ouvert aux conséquences imprévisibles».
Le représentant du Front Polisario a également informé le président du Conseil de sécurité «sur l’état du processus de paix dirigé par l’ONU pour parvenir à une solution juste et durable au conflit qui garantit le droit à l’autodétermination au peuple sahraoui conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies». Boukhari a souligné que «ce processus est aujourd’hui paralysé à cause de l’obstruction et de l’intransigeance de la puissance occupante, le Maroc».
Dans une note confidentielle transmise pour information au Conseil de sécurité le 28 août, le secrétariat général de l’ONU a affirmé que le Maroc a mené, du 16 au 25 août, une opération sécuritaire dans la zone d’Alguergarat sans avertir au préalable la Minurso, violant l’accord militaire numero un.
Le chef de l’ONU, Ban Ki-moon, cité dans ce document, s’est dit préoccupé par ces événements et a souligné l’importance de respecter les obligations de l’accord de 1991. En réponse, le Front Polisario a demandé au Conseil de sécurité d’exercer des pressions sur le Maroc pour retirer ses forces de la zone d’Alguergarat et mettre en place un poste de contrôle permanent de la Minurso pour empêcher d’autres incursions des forces marocaines. Le Front Polisario a également averti des répercussions de l’approche agressive de Rabat et ses conséquences dévastatrices pour la sécurité et la stabilité dans la région.
L’Union européenne a exprimé, jeudi, ses inquiétudes face à la situation tendue dans la zone d’Alguergarat, réaffirmant son soutien aux efforts déployés par l’ONU pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui. L’escalade marocaine dans cette zone vise à saper les efforts de l’ONU qui compte lancer une proposition formelle pour relancer les négociations sur le Sahara Occidental occupé.
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