Le tourisme, une affaire de culture
Par Kamel Moulfi – Les activités touristiques sont citées, au même titre que l’industrie et l’agriculture, parmi celles qui sont rentables économiquement et qui peuvent contribuer à la diversification de l’économie nationale. Pour l’heure, le secteur du tourisme en Algérie contribue à hauteur de 1,5% au produit national brut, d’après les indications données par le ministre de l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, Abdelouahab Nouri, alors que dans les pays voisins, selon lui, ce taux atteint les 7% ou 8%. C’est dire le travail de longue haleine qui attend ce secteur pour le mettre au niveau requis par les standards mondiaux en la matière.
Beaucoup pensent que c’est peine perdue que de s’engouffrer dans cette voie, en s’obstinant à développer les activités touristiques dans le cadre de la mise en place de l’économie hors hydrocarbures. Leur argument : cela prendra du temps pour rattraper les retards non seulement en infrastructures et en formation de personnel, mais pour agir sur les mentalités dans la société et les faire évoluer vers plus de civisme, de tolérance, de respect des règles d’hygiène et de salubrité dans les lieux publics, pour réapprendre également le sens de l’hospitalité…
Pourtant, ce ne sont pas les atouts qui manquent. Les spécialistes parlent même d’un potentiel touristique des festivals de musique qui pourrait se réaliser pour peu que les sites soient choisis dans ce but et que la médiatisation suive. Les retombées financières, y compris en apport devises, ne seraient pas négligeables. C’est ce qui se fait à l’étranger et pas loin de chez nous. A condition, évidemment, de bien copier les grands événements culturels internationaux qui ont été créés à partir d’une motivation touristique très forte, et qui sont organisés régulièrement, avec des spectacles de haute qualité.
Ce n’est certainement pas par hasard que, par le passé, dans notre pays, culture et tourisme ont fait partie d’un seul ministère comme celui qu’a occupé feu Boualem Bessaieh, entre février 1986 et novembre 1988, dans une conjoncture économique et sociale aux similitudes frappantes. En fait, le tourisme est une affaire de culture.
K. M.
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