Comment la Cour européenne des droits de l’Homme a protégé un criminel du GIA
L’information a été révélée par le journal régional français Le Courrier de la Mayenne et reprise par la chaîne BFMTV. Le terroriste qui répond au nom de Merouane Benahmed, âgé de 43 ans, a disparu alors qu’il devait se présenter à la gendarmerie d’Evron, dans l’ouest de la France. Ce terroriste a été assigné à résidence le 18 décembre dernier, rapportent les médias français, soit un mois après l’attentat du Bataclan. Une telle révélation est d’autant plus grave qu’elle signifie que cet élément des groupes islamistes armés algériens, qui a été condamné à la peine capitale en Algérie pour des actes terroristes, s’est réfugié en France où il bénéficiait pratiquement d’une protection totale jusqu’à ce que le succédané du GIA, Daech, commette des attentats sur le sol français. Ce terroriste, qui est également détenteur de la nationalité française, a écopé d’une peine de dix ans de prison et a été libéré en 2011.
Bien que condamné en Algérie pour terrorisme, la justice française a jugé ce membre du groupe armé sanguinaire algérien pour son appartenance à la filière tchétchène. La France et l’Algérie sont pourtant liées par des accords judiciaires et les services de renseignements des deux pays sont censés collaborer étroitement dans le cadre de la lutte contre les mouvements terroristes islamistes. Les médias français qui rapportent l’information expliquent que Merouane Benahmed «ne pouvait pas» retourner en Algérie, car il y est condamné à mort. Les autorités françaises ont été forcées par la Cour européenne des droits de l’Homme à maintenir ce dangereux personnage en France de peur qu’il soit passé par les armes. Cette instance européenne n’ignore pas, pourtant, que l’application de la peine capitale a cessé en Algérie depuis le début des années 1990 et qu’aucun condamné à mort n’a été exécuté depuis cette date à ce jour. Cette prééminence de la Cour européenne sur les juridictions nationales des Etats membres de l’UE contrarie les efforts pour mener une lutte efficace contre le terrorisme islamiste et rend obsolète toute coopération entre les pays concernés.
Deux pays se trouvent ainsi pénalisés par cette décision irresponsable de la Cour européenne des droits de l’Homme : la France, obligée d’entretenir un terroriste qui constitue une grave menace pour sa propre sécurité, et l’Algérie, empêchée de récupérer un terroriste qui a commis des atrocités sur son territoire sans qu’il soit puni pour ses crimes abominables.
Où est passé ce terroriste ? A-t-il quitté le territoire français pour rejoindre les éléments armés de Daech en Libye ou en Syrie ? Est-il revenu en Algérie sous une fausse identité ? Autant de questions qui devraient être posées aux juges de la Cour européenne des droits de l’Homme qui semblent moins préoccupés par la sécurité des citoyens que par la quiétude et la sérénité des criminels.
M. Aït Amara
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