Faut-il adopter une loi contre le féminicide en Algérie ?
Un rassemblement sera organisé, ce samedi, à la Grande-Poste d’Alger pour rendre hommage à toutes les femmes victimes de violences ayant entraîné la mort, en particulier à Amira Merabet, une jeune femme de 34 ans, brûlée vive à El-Khroub, wilaya de Constantine. La jeune femme qui se rendait à son travail, le 29 août, a été accostée par un jeune homme qui l’asperge d’essence et d’esprit de sel, avant de mettre le feu à son corps. Hospitalisée, la jeune femme succombe à ses blessures, lundi dernier, au CHU Benbadis, à Constantine, laissant derrière elle une famille inconsolable et une communauté sous le choc. Amira a été inhumée le 6 septembre.
L’auteur de ce crime odieux est toujours en fuite, selon une source sécuritaire. Un autre acte tragique s’est produit à Constantine, également, dans le quartier Massinissa précisément, dont la victime est une adolescente de 14 ans. Ikram a été assassinée froidement par un père aveuglé par la haine. Selon le juge d’instruction près la cour d’El-Khroub, le père d’Ikram a avoué son crime en indiquant avoir tout planifié. Ikram a été inhumée le 2 septembre.
Ces deux faits tragiques nous rappellent l’assassinat de Razika Chérif, le 10 novembre 2015, dans la ville de Magra, wilaya de M’sila, écrasée par un automobiliste, tout simplement parce qu’elle avait refusé ses avances. Son assassinat avait choqué l’Algérie entière. Malheureusement, ces quelques exemples de violences machistes contre les femmes ne sont pas des cas isolés dans la société algérienne. Bien au contraire. Des cas similaires sont enregistrés chaque jour dans notre société, allant des crimes d’honneur, meurtres à la suite de violence conjugale à des crimes misogynes.
Différentes associations et collectifs féministes ne cessent de dénoncer les féminicides qui sont devenus une réalité en Algérie. Malheureusement, le droit algérien ne reconnaît pas le féminicide, contrairement aux pays de l’Amérique latine qui reconnaissent la spécificité de ces crimes. Faute de renforcer les lois concernant les violences contre les femmes, les homicides sexistes seront toujours considérés comme étant de simples faits divers.
Houneïda Acil
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